Drôle de titre ou plutôt titre terrible. Plus nous avançons
dans notre découverte du pays par nos visites, nos rencontres, nos discussions
avec les gens, plus nous sentons cet immense traumatisme créé par les Khmers
rouges. C’est l’avantage de prendre son temps pour découvrir un pays. Vouloir
« faire » Vietnam-Cambodge-Laos en deux semaines, cela permet
juste de survoler dans tous les sens du terme des pays et des cultures. Mais
décider d’y rester deux mois pour entrer dans la richesse de la découverte est
une vraie chance que nous apprécions quotidiennement.
Les atrocités faites par les Khmers rouges entre 1975 et
1978, ce n’est pas si loin, la cruauté et la brutalité dont ils ont fait
preuve, apparaît particulièrement dans cette région de Battambang. Deux
millions de morts dans le pays, une population complètement traumatisée et exsangue pendant
ces années d’horreur laissent des traces profondes déjà au niveau population
car une tranche d’âge a quasiment disparue. Il reste les personnes âgées qui ont
survécu et qui ne peuvent parler de cette intense douleur et les jeunes qui ont
reçu tout ça en héritage.
Héritage de plomb dont ils voudraient bien pouvoir se
débarrasser. Certains s’engagent dans des associations pour s’occuper
d’enfants, d’autres essaient de s’en sortir par des moyens artistiques.
Ce qu’a essayé de faire un jeune peintre Nov Cheanick qui
expose dans une petite galerie tenue par des Françaises à Battambang.
J’ai détruit mon propre système explique-t-il. Avant je
pensais surtout à ce que les gens pourraient penser de mes peintures. J’étais
trop timide pour exprimer ce que j’avais à l’intérieur. Cette nouvelle façon de
travailler vient de mon âme, c’est mon vrai moi, sans intention de séduire ou
de créer de la beauté pour les autres.
Nov Cheanick travaille sur les matières du pays : bambou, filet de pêche... |
une vue de la galerie avec les oeuvres de Nov Cheanick. |
La galerie a ouvert ses portes en 2014 et a déjà accueilli
27 artistes dont toute une jeune génération venant de l’école d’art de
Battambang : Phare Ponleu Selpak.
Bien sûr que les trois jeunes femmes qui s’en occupent
aimeraient faire connaître ces artistes en France ! Si vous connaissez des
lieux qui pourraient les accueillir (en prenant les frais en charge) voici les
coordonnées :
Galerie
SANGKER, 47-14 Street 1,5, BATTAMBANG CITY – Cambodge
Coordinatrice : Laura Petit, email :
laura.sangker@outlook.com
tél : +855 87 29 80 86
cherchez la rue 1,5 et oui c'est bizarre mais tout est numéroté, et la galerie se trouve à côté de ce mur peint du restaurant |
Et pour finir sur une note plus optimiste nous sommes allées découvrir ce merveilleux cirque de jeunes dans cette école d'art citée plus haut : Phare Ponleu Selpak. Depuis 1994 cette école oeuvre par le biais de programmes artistiques et éducatifs pour améliorer (et changer !) la vie d'enfants et de jeunes adultes. De nombreux artistes peintres sortent de cette école et le cirque est renommé. Allez voir leur site en français !
Le spectacle coûte 14 $ et permet à l'école de fonctionner.
danse traditionnelle cambodgienne avec enthousiasme et sourires |
Il est bien d'arriver en avance (à partir de 18 h pour le spectacle à 19 h) car il y a un petit restaurant en plein air, une belle boutique où les jeunes vendent leurs oeuvres, et la salle d'entraînement du cirque où on peut les voir se casser la figure et recommencer dans la bonne humeur !
entrainement des jeunes |
Splatch ! Pris toutes tes descriptions en pleine figure, OMG... pourquoi tant de haine ???
RépondreSupprimerUne génération rayée du passé et des horreurs en héritage, pauvres enfants...
Bravo à toutes celles et ceux qui œuvrent pour leur venir en aide, et merci de nous faire découvrir dans de talents ;)
et oui, Hitler, Pol Pot, Mao et tant d'autres qui veulent la puissance et la gloire et qui nient complètement l'être humain pour des idées. Ici tous ceux qui portaient des lunettes étaient considérés comme intellectuels donc à supprimer.. C'est dire l'idiotie du raisonnement.
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