jeudi 24 novembre 2016

Jaipur ville rose... pas toujours !


Les bidonvilles, aussi à Jaipur !

Un de mes derniers « reportages » sur Jaipur racontait la fête du Soleil, processions, saris éclatants des couleurs du feu, chariots argentés et déités promenées en grande pompe.
Cette fois ci, l’ambiance était tout autre. J’ai eu la chance d’être « introduite » dans une association qui s’occupe d’un des 80 bidonvilles (oui, j’ai bien fait répété le nombre !) qui existent à Jaipur et dont en tant que touristes nous ne soupçonnons absolument pas l’existence.
Tout simplement parce qu’ils ne sont pas dans les lieux touristiques évidemment et que leur existence est pour ainsi dire protégée des regards des curieux par un anonymat tranquille.

l'entrée, bien quelconque du bidonville

Le métro, les ferronniers, la circulation et la vie de tous les jours, mais à droite,
derrière ces écrans de ferraille rouillée, un autre monde.
 
Le long de la voie aérienne du métro, quartier des ferrailleurs et des ferronniers, c’est là. Un portail anonyme, un vague couloir encadré de portails en cours de fabrication et hop un regard  à droite et c’est la salle de classe en plein air avec laquelle je fais connaissance. Les gamins sont plutôt sages mais j’apprends que c’est dû à un sérieux apprentissage car garder des gamins de la rue assis sans trop gesticuler cela tient quasi du miracle.
la "classe" et l'institutrice

Et puis après avoir écouté quelques chants que les enfants sont joyeux de m’offrir je pars à la découverte de ce qu’il y a derrière le mur en passant par la minuscule ruelle. Et là, vision qui m’empoigne le cœur au fil du parcours :  cet immense village aux huttes de guingois, aux masures où se font dorer les vieilles couvertures au soleil de novembre, quelques maisonnettes de brique qui émergent au milieu de ce grouillement d’enfants curieux de voir qui arrive. 
la "rue principale" du bidonville
 
Le dirigeant de l’association m’explique que cinq mille familles, ce qui représente au moins vingt mille personnes au minimum, vivent ici depuis 1986 sur un terrain donné par le gouvernement. Leur lieu précédent étant devenu la proie des investisseurs immobiliers, trop bien placé dans le centre ville.

"au milieu coule une rivière..."
Comment se fait-il qu’aussitôt entrée dans cette zone je suis frappée par la passivité et la non-action au regard des déchets jonchant négligemment le parcours, des eaux sales et polluées apportant insidieusement les maladies aux gamins courant à moitié nus, les tentes de bric et de broc, utilisant des coins libres et pas forcément nettoyés de leurs gravats, et je vois en un clin d’œil tout ce qu’il y a à faire pour que la vie s’améliore doucement mais sensiblement et avec peu d’efforts à condition qu’ils soient collectifs. C’est là tout le travail d’approche de l’association.



Le changement passant par les femmes, il va falloir d’abord les approcher sans les effaroucher, voir leur demande, faire des propositions d’école pour qu’elles sachent un peu lire et écrire et soutenir leurs gamins dans leurs apprentissages car personne n’est fou et tout le monde sait bien que seule l’éducation pourra sauver quelque chose dans cet univers de pauvreté.


1 commentaire:

  1. OMG Madeleine, c'est encore pire que tout ce que j'ai vu et qui m'avait déjà choquée... Oui tu as raison, tout cela changera par l'éducation, principalement lorsqu'elle sera orientée en direction des femmes.

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