lundi 23 février 2015

Un sourire


Ce lundi 23 février je vais à l’Office du tourisme d’Aurangabad afin d’obtenir des renseignements sur Ajanta et Ellora. Le monsieur charmant qui m’accueille me donne carte et dépliant et me montre, petit commerce personnel, les belles écharpes en soie qu’il fait avec sa famille. Et nous commençons à discuter soie, cocon, tissage, métiers Jacquard, facile de faire la connexion avec Lyon. Il est le président de la société de développement artisanal et culturel d’Aurangabad. Bingo ! Il m’invite un jour de cette semaine pour voir un lieu de tissage. A suivre donc. Pendant ce temps un conducteur de rickshaw se place pour me proposer le tour des monuments à voir à Aurangabad. J’ai déjà prévu ça avec l’hôtel dans mon « package » touristique mais après tout ça me fera des repérages pour dessiner. Il m’emmène d’abord petit-déjeuner, puis en plein soleil nous partons visiter les grottes d’Aurangabad, une belle introduction avant celle d’Ajanta et d’Ellora.
Toutes ces grottes ont été creusées dans des sites en arc de cercle et donc cachées des regards et protégées pendant des siècles. En février, tout est sec et beige-marron et on reconnaît difficilement les photos des dépliants touristiques pleines de verdure envahissante grâce à la mousson. Les grottes d’Aurangabad, comme celles d’Ajanta, sont des grottes bouddhistes creusées entre le 2e et le 6e siècle. Celles d’Ellora font la suite entre le 5e et le 8e siècle.
montée aux grottes d'Aurangabad, côté ouest

étonnante cathédrale de pierre protégeant un stupa, qu'on retrouvera aussi
à Ajanta
des sculptures creusées dans le noir tout le long des murs
des grottes creusées dans des grottes, et au fond une statue du Bouddha
les belles apsaras volantes qu'on retrouve dans toutes les grottes
une belle rangée de déesses
simplement la beauté partout
des selfies partout et en tout lieu...
Nous partons aux grottes de l’ouest pour acheter le ticket, puis continuons à l’est où le gardien jette un coup d’œil de loin sur le billet et me voyant arriver seule, prend son bâton car il claudique un peu et se met à me suivre…
A ce moment là, les vieilles habitudes reviennent et je me dis « ça y est, il va me coller toute la visite… » Je marche donc un peu plus vite pour m’orienter vers les grottes les plus lointaines et les plus élevées. Avec tous ces escaliers, il aura du mal à me suivre et je file.

Je le retrouve m’attendant patiemment vers la grotte principale au retour. Et là, je me dis : «OK, j’accepte avec bonheur et j’en profite» ! Avec quelques rares mots d’anglais, visiblement le terme backside lui plait bien et le place partout, il me montre des statues, des positions, des sculptures de fleurs et d’animaux auxquelles je n’aurais peut-être pas prêté attention.

fleur de lotus et homme en prière
Il me donne le nom des dieux et déesses et pour m’aider à prendre mes photos dans l’obscurité des grottes, comme je déteste utiliser le flash qui écrase souvent le relief, il me sort une grande plaque d’aluminium en guise de réflecteur pour capter la lumière du jour et la renvoyer sur les statues.
une grande statue de Bouddha au fond d'une grotte
et un joli couple bien caché dans le noir, débusqué grâce au réflecteur du gardien
 Il vient vérifier gentiment sur l’écran de l’appareil photo, replace sa plaque, jusqu’à ma satisfaction. Me voyant contente, il est heureux de son aide et nous continuons – j’allais dire bras-dessus, bras-dessous – en discutant comme de bons amis, pour le reste des grottes.
Je lui laisse un bon pourboire et lorsque je m’en vais il me tend ses deux mains ouvertes vers moi. Un peu interloquée je ne comprends pas tout de suite qu’il souhaite que je mette mes mains dans les siennes, ce que je fais, et nous nous regardons tous les deux avec un grand sourire. Finalement, c’est facile de rendre deux cœurs contents !

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