dimanche 12 février 2017

Le marché central de Phnom Pen

Retour à la capitale en grand bus confortable de Kampong Cham à Phnom Penh. Ce qui est pratique dans ce pays surtout avec de gros sacs à dos, c'est qu'on vient nous chercher à domicile pour aller chercher le bus. Trois heures de route tranquille.

Il y a deux marchés couverts à ne pas manquer à Phnom Penh : le marché russe et le marché central, Phsar Thmey, au coeur de la ville. Installé dans un monumental édifice art déco de couleur jaune, construit dans les années 30, on y trouve de tout et ce qui est le plus intéressant c'est le côté alimentation : c'est là où on voit toutes les habitudes alimentaires, où on peut goûter aussi car il y a plein de bonnes choses côté dessert, plein de crèmes, petits gâteaux, tout avec soit de la noix de coco soit avec du riz, soit les deux à la fois mais délicieux de toute façon.
Voici donc quelques images de ce lieu à découvrir en prenant son temps, comme d'habitude !
Les poissons d'abord : on trouve dans le Mékong environ 500 espèces de poissons d'eau douce !
Pour les personnes intéressées il existe un livre en anglais : Cambodian Mekong, Rainboth, W.J., 1996, qui répertorient toutes ces espèces.
la plupart du temps les poissons bougent encore, fraicheur garantie !
petite friture ou gros poissons vous avez le choix
vous avez aussi tous les poissons séchés, salés, fumés
et présentés de façon très artistique !
pas goûté, j'imagine que ce sont de gros beignets de crevettes !
La viande et la charcuterie : on y trouve du porc, depuis la tête jusqu'aux pattes en passant par les saucisses sèches ou fumées, les poulets idem, et du boeuf. Pour ceux qui aiment la viande il y a le choix aussi avec tous les abats.
saucisses, gras double et queue de ??
le choix dans les morceaux
bon, bien sûr, ce ne sont pas les mêmes règles d'hygiène que chez nous
 Les légumes verts se déclinent en différentes salades, oui, des batavias, choix de choux : chinois, vert, blanc, rouge, tomates, carottes, patates douces, poivrons, potirons, pommes de terre, différents types de haricots, les pousses de bambou, les tiges de nénuphar, le coeur de bananier pour les plus exotiques.
les tiges de lotus et les plants de petites blettes déjà cuits
Pour les fruits, les bananes et les noix de coco sont très locales, de même le durian, le fruit de la passion, le fruit du palmier à sucre, mais tout vient du Vietnam ou de la Chine comme les pommes, les poires, les oranges, mandarines et les grosses cerises à 20 euros le kilo !

des femmes font cuire des légumes et de la nourriture chez elles pour vendre par portion
comme les Cambodgiens font peu de cuisine chez eux, ils achètent du tout prêt
mais tout frais !
ou mieux encore on déguste sur place, ça gagne du temps
ce sont surtout les femmes qui vendent au marché, pratiquement pas d'hommes
et elles prennent le temps de discuter, ce n'est pas la caisse du supermarché !
ail, oignons, épices, glutamate aussi en gros paquet !
non ce ne sont pas des oeufs de Pâques mais pourquoi roses ? mystère !


vendredi 10 février 2017

Kampong Cham : du pont (de bambou) au temple (en bois)

depuis les quais du boulevard, la vue sur le pont de bambou
à double voie où même les grosses voitures passent
800 mètres de pont pour atteindre l'île en saison sèche

La ville de Kampong Cham a environ 65 mille habitants. Le nom de la ville renvoie au peuple Cham, un groupe d’origine musulmane de la région et Kampong signifie « côté d’une rivière ».

Le pont de bambou
Avant que la chaleur ne nous assomme nous partons à pied de notre hôtel pour marcher sur le plus long pont en bambou du monde qui nous mène dans l’île de Koh Paen. Chaque année il doit être reconstruit après sa démolition par les crues du Mékong. Arrivées au bout du pont, le péage est obligatoire pour tous même pour les habitants de l’île qui attendent maintenant avec impatience la fin de la construction du nouveau pont en béton qui leur changera la vie : plus de péage, un transport plus facile pour aller à la ville et pour vendre leurs marchandises (légumes, feuilles de tabac, fruits).

on perçoit tout au fond les piles du nouveau pont de béton en construction
La construction de ce pont de bambou remonterait à la fin de la période coloniale française au Cambodge. Il faut chaque année 20 à 30 hommes pendant une vingtaine de jours pour construire ces 800 mètres de pont de bambou à double voie où passent aussi bien les vélos que les grosses voitures. Le véhicule le plus utilisé est cependant la moto et pour les paysans de l’île la charrette à cheval ou à bœufs. Ouvrage d’art qu’on a du mal à imaginer aussi solide et où on a l’impression de marcher sur un trampoline tellement c’est souple.
Béa fait des recherches photographiques artistiques
à l'entrée dans l'île petit autel avec une sorte de statue un peu bizarre, on dirait
un colon. De gros homards en céramique ornent les murs comme sur de nombreuses
maisons de l'île
Dans l'île petites maisons sur pilotis, beaucoup d'arbres fruitiers et mon cher Polo qui m'accompagne à chaque voyage a voulu en tester quelques uns !
presque la même couleur que le jacquier mon Polo !
prendre de l'altitude sur un régime de bananes
ou se planquer dans les pamplemousses ?
Nous sommes invitées par une jeune femme pour la cérémonie de guérison de son père malade, ainsi qu'au repas offert à tous les invités. Ca peut durer des heures, après les prières du moine, deux femmes et un homme se chargent d'éloigner les mauvais esprits du lieu, accompagnés par les musiciens traditionnels qui donnent le rythme. Les femmes "chamanes" carburent à la bière et à la cigarette, dansent, essaient de partir en transes. Chance de pouvoir assister à ça !

repas traditionnel khmer offert aux invités pendant la cérémonie

au retour, vue sur le village flottant près du grand pont de la ville

La pagode de Vat Maha Leap


et c'est reparti avec notre chauffeur préféré !
Et hop, nous reprenons notre tuk-tuk pour une grande promenade dans la campagne. Nous doublons de vénérables cyclistes portant le traditionnel krama, écharpe à carreaux qui sert à tout (et surtout éponger la sueur), nous passons devant les maisons sur pilotis, la rivière Tonle Toch, un des nombreux affluents du Mékong, est tout près, et remarquons les coqs de combat soigneusement isolés sous leur cloche de grillage. 

les coqs de combat bien séparés sous leur cloche en vannerie

les messieurs à vélo avec leur krama à carreaux traditionnel
la rivière Tonle Toch qui permet aussi d'arriver au temple en bateau


Les Cambodgiens sont de grands joueurs et parieurs, bien que les jeux d’argent soient interdits. Même si le Cambodge a installé une vingtaine de casinos le long de la frontière avec le Vietnam qui sont là pour délimiter la frontière et attirer les touristes étrangers, ce n’est pas pour les Cambodgiens mais les Vietnamiens.

discussion à l'entrée de la pagode avec le chauffeur et les vendeuses

Avant d’entrer dans l’immense complexe de la pagode où se trouve l’un des derniers temples bouddhiques en bois du Cambodge, rescapé de la destruction des Khmers rouges qui en avait fait leur hôpital, nous discutons avec les marchandes à l’entrée. Assises sur les tabourets de plastique, elles vendent bouteilles d’eau, fruits divers. Notre chauffeur nous fait découvrir le cœur du fruit du palmier à sucre (thnaot) et fait le traducteur pour répondre à la curiosité des femmes.

les fruits du palmier à sucre
 Je leur montre des photos de neige sur mon smartphone, elles ne savent pas ce que c’est et ça doit être impossible d’imaginer le froid pour elles ! Questions habituelles sur notre vie, les enfants, ce que nous a coûté le voyage (tout le monde a cette curiosité, ce qui entraîne nombre d’explications sur le coût de vie, le fonctionnement de notre société, etc.) A la fin l’une des femmes dit à notre chauffeur que c’est la première fois que des touristes s’arrêtent pour parler avec elle et elle en est très contente. Nous avons passé un excellent moment nous aussi. Et nous avons appris aussi qu'elles jouaient tous les jours à la loterie. L'une a même demandé à Béa de lui donner des numéros qui portent chance !


deux magnifiques éléphants gardent la porte d'entrée du site de la pagode

grande propriété à l'intérieur de la pagode

un grand temple bouddhiste où trainent les tissus des moines
A l’intérieur de l’enceinte de la pagode, un temple bouddhiste avec les peintures traditionnelles sur la vie du Bouddha, une école primaire désertée mais pas d’école aujourd’hui, des maisons en bois qui semblent anciennes mais difficile de les dater. 

de vieilles maisons sur pilotis avec un grand fronton sculpté
deux pirogues utilisées pour la Fête des Eaux, dont l'une a 70 places !

Un immense jardin avec un cimetière, de très nombreux stupas.. Les Khmers rouges ont forcé 500 personnes à travailler ici et elles en sont mortes. Belle vue sur la campagne et la rivière.

l'arbre des voyageurs et les stupas dans le parc
la statue du grand Bouddha couché. Pendant les pluies l'eau peut arriver jusque là

dans le parc les statues du Bouddha et de ses disciples
le coté cimetière
L’extérieur de Vat Maha Leap a entièrement été gratté pour enlever une couche de peinture blanche et faire réapparaître le bois. L’intérieur est également en rénovation. Il est dit que toutes les colonnes qui portent le bâtiment proviennent d’un même arbre. En 2012 une poutre du plafond s’effondra et détruisit en tombant une partie de l’autel principal. Pour l’instant la zone est interdite d’entrée compte-tenu des travaux, mais la curiosité aidant nous avons quand même pris quelques photos afin d’admirer les fameuses colonnes en teck décorées et le plafond peint.

vue d'ensemble du temple, tout en rénovation (février 2017)

vue de face

la forêt de piliers de bois et la rénovation en cours

le magnifique plafond peint et les piliers de bois ornés de motifs dorés
détails plafond et piliers
la sortie du monastère côté rivière
Au retour, déjeuner khmer traditionnel dans un tout petit restaurant au bord de la route où nous mangeons avec notre chauffeur que nous avons plaisir à inviter. La note pour trois avec un plat, riz à volonté, thé vert à volonté, banane du jardin : 3,5 USD. Facile d’inviter quelqu’un !

Le soir notre chauffeur nous propose de nous emmener avec sa femme et ses enfants au cours d’anglais qu’il donne gratuitement pour les enfants d’un village dans la banlieue campagnarde. C’est une généreuse Américaine qui le paye tous les mois pour que les enfants puissent apprendre quelques rudiments d’anglais.
notre chauffeur transformé en prof d'anglais (débutant)
la classe en plein air au bord du Mékong


Informations :

Pont de bambou : péage : 1000 riels aller-retour pour les autochtones (à chaque passage !) et 2000 riels (0,50 USD) pour les étrangers, plus cher si vélo, moto, char à bœufs, ou 4x4 !
Vat Maha Leap :
A une vingtaine de km de Kampong Cham. Nous avons payé 25 USD pour notre tuk-tuk une grosse demi-journée.
Entrée gratuite
Hôtel : Mékong Hôtel, Riverside. Face au Mékong, chambre confortable avec grande salle de bain et eau chaude, balcon avec vue sur le Mékong, climatisation : 15 USD.
Avec ventilateur : 8 USD mais sans la vue
Wifi à la réception (grand salon et prises électriques), possibilité de petit déjeuner.
Restaurant proche : Mékong Crossing. On y achète ses billets de bus. Kampong Cham à Phnom Pen : 6 USD et on vient vous chercher en tuk-tuk à votre hôtel pour vous emmener au départ du bus. Lieu de rencontre des étrangers.
Dans la même rue de petits restaurants khmers très bons et moins chers.

jeudi 9 février 2017

Kampong Cham, du lotus à la soie

Promenade dans la campagne en tuk-tuk, pour découvrir un Cambodge tranquille, plein de petits chemins pas toujours très carrossables, avec des champs de lotus dont les magnifiques fleurs s'ouvrent au soleil.
bouton de fleur de lotus
fleur de lotus épanouie
 Le lotus, cette plante aquatique est sacrée pour le bouddhisme et le brahmanisme. Les dieux et déesses sont souvent représentés debout ou assis sur un trône en fleur de lotus.
le fruit dont on mange les graines. Il sert aussi comme décoration dans les bouquets secs
 Le « fruit » composé est constitué par le réceptacle floral charnu ; il ressemble à une pomme d'arrosoir comptant de 15 à 20 alvéoles renfermant chacune un akène de la taille d'une petite noisette. Le goût est très bon semblable à celui du pignon de pin.

champ de lotus, les pieds dans la boue. On déguste aussi les tiges cuites.
Des bouquets de fleurs de lotus se trouvent à l'entrée des temples bouddhistes car c'est la fleur de Bouddha. C'est un des huit signes auspicieux du bouddhisme tibétain. Le lotus représente la possibilité pour tout être humain de parvenir à l’état de Bouddha quelles que soient les conditions de vie, tout comme la fleur de lotus poussant dans un étang boueux.

 Les habitants de cette région vivent de la terre ou de la pêche dans les eaux du Mékong. Beau spectacle de les voir dès le petit matin relever leurs filets. Ils travaillent souvent à deux grandes barques comportant chacune 8 ou 9 personnes pour pouvoir tirer le grand filet.



tirer les filets semble un rude travail d'équipe
A la lisière de la ville nous arrivons à un sanctuaire bouddhique mahayana du XIe siècle en grès et latérite. A le voir, on se dit que certaines pierres ont été posées un peu n'importe comment dans la reconstitution du bâtiment !
entrée du temple de Vat Nokor (aussi Norkor Bachey)

Après le passage par la billetterie, 2 USD par personne, bien garder le billet qui servira également pour les deux temples de Phnom Pros et Phnom Srei, nous sommes surprises de l'imbrication d'un autre temple, un vat theravada où habitent encore des moines. 

le temple bouddhiste qui a intégré le vieux bâtiment


Promenade dans les ruines et dans la nouvelle construction qui abrite à l'intérieur les porches de l'ancienne structure.
un gardien d'entrée avec une jolie petite statue dans son dos
de belles sculptures semblables à celles d'Angkor
même plus de respect pour les vieilles pierres !
un petit chat bien inspiré
l'alliance un peu étrange des vieilles pierres de latérite et du toit de tuiles vernissées
du nouveau temple

Les deux temples de Phnom Pros, l'homme-montagne et Phnom Srei, la fille-montagne, se trouvent aux environs de Kampong Cham à 7 km et sont issus d'une légende locale. Qui réussira à construire la montagne la plus élevée en une seule nuit ? Oui, les femmes ont gagné, la ruse bien sûr. Mais c'était pour qu'une mère évite de se marier avec son fils, qui éloigné de sa famille tout petit, s'éprend de sa mère revenu au village.
le bel escalier monumental du temple des hommes Phnom Pros
et les singes qui jouent sur les marches
la belle ondulation des bordures de cobras en pierre

après les escaliers, de grandes esplanades
de grands temples plutôt récents avec des cariatides en bois

Bien des singes sur le temple des hommes, se méfier car ils sont mignons pour les petits mais plutôt agressifs pour les plus gros.
Entrée du temple des femmes Phnom Srei

les escaliers, qui permettent d'aller au sommet, plus haut que
celui des hommes !

du haut des escaliers, la vue sur la pointe de la pagode du temple des hommes
Toujours dans la campagne, le petit village de Prey Chung Kran où quelques familles possèdent encore un métier à tisser. Les écheveaux de coton colorés sèchent au soleil, les maisons sur pilotis offrent l'ombre et la fraîcheur pour les femmes qui tissent les kramas traditionnels ou encore la soie.
les écheveaux colorés qui sèchent au soleil


tissage soie pour sarong d'homme

le métier à tisser bien à l'ombre sous la maison

une belle pièce de soie rouge

Notre hôte a des commandes de Phnom Penh pour des sarong en soie superbe. Nous avons failli craquer pour ce beau rouge, mais nous mettons moins de robes de soirée que les jeunes femmes d'ici ! Ce sont des pièces de 2 ou 4 mètres, mais il faut acheter la pièce entière (70 $ les 4 mètres).
la vitrine aux tissus de soie qu'on retrouvera dans les boutiques de la capitale