vendredi 16 septembre 2016

Le mas de Daudet

et oui, c'est là, et pas facile à trouver !
Toujours curieuse de l'environnement quand je me déplace, qu'il soit géographique, historique, culturel, en vagabondant dans les petits coins ardéchois bien cachés, j'ai découvert la maison familiale de Daudet, oui, notre Alphonse national, né le 13 mai 1840 à Nîmes, fils de Vincent Daudet, courtier en soieries, et d'Adeline Reynaud. Alphonse a deux frères aînés : Henri, né en 1832, et Ernest, né en 1837. C'est le "Mas de la Vignasse, à Saint-Alban-Auriolles au sud d'Aubenas : Alphonse Daudet y passait ses vacances. La maison a été parfaitement conservée, dans l'état où l'auteur l'a connue. Elle a été rachetée en 1936 par Roger Ferlet et aménagée au fil des ans en Musée des traditions Ardéchoises, géré depuis 1990 par la commune. On y trouve de nombreux portraits de la famille Daudet, des manuscrits et textes de sa main en quantité impressionnante (plus de 12 000), et, parmi d'autres souvenirs, le cartable de cuir marqué aux initiales de l'auteur." Wikipedia.
pour savoir où c'est... pas loin de Vallon Pont d'Arc
C'était la maison de famille de sa mère et il y venait en vacances car il a été mis en nourrice dans le Gard où, enfant il en profite pour apprendre le provençal.
l'entrée de la propriété
la plaque souvenir sur le mur de la maison
Décor ancien bien conservé, où se pratiquait l'élevage de vers à soie. On peut y observer les anciens outils dans les remises bien proprettes.
la cour devant la maison

une atmosphère bien provencale
A l'intérieur, un vrai régal à découvrir la vie d'Alphonse, sa belle cousine pour qui il écrit le poème "Les Prunes" que mon père se plaisait à réciter de temps en temps une ou deux strophes et que j'ai plaisir à mettre en entier.
 Alphonse Daudet, recueil "Les Amoureuses"
I
Si vous voulez savoir comment
Nous nous aimâmes pour des prunes,
Je vous le dirai doucement,
Si vous voulez savoir comment.
L’amour vient toujours en dormant,
Chez les bruns comme chez les brunes ;
En quelques mots voici comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
II.
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine ;
Nous nous aimions sans y songer,
Mon oncle avait un grand verger.
Les oiseaux venaient y manger,
Le printemps faisait leur cuisine ;
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine.
III
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette :
Tout gentils, tout frais, tout mignons,
Un matin nous nous promenions.
Les cigales et les grillons
Nous fredonnaient une ariette :
Un matin nous nous promenions
Dans le verger avec Mariette.
IV
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la,
De tous côtés, d’ici, de là.
Les prés en habit de gala
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches.
V
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette,
Ma cousine se démenait,
Fraîche sous son petit bonnet.
Elle sautait, allait, venait,
Comme un volant sur la raquette :
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle â ravir et point coquette.
VI
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes ;
Et la gourmande en veut manger,
Arrivée au fond du verger.
L’arbre est bas ; sans se déranger
Elle en fait tomber quelques-unes :
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes.
VII
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
Mon pauvre cœur battait bien fort !
Elle en prend une, elle la mord.
Ses petites dents sur le bord
Avaient fait des points de dentelle…
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
VIII
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses
(Si j’avais su ce que je sais !…)
Ce fut tout, mais ce fut assez.
Je mordis, comme vous pensez,
Sur la trace des lèvres roses :
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses.
IX
À MES LECTRICES.
Oui, mesdames, voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes :
N’allez pas l’entendre autrement ;
Oui, mesdames, voilà comment.
Si parmi vous, pourtant, d’aucunes
Le comprenaient différemment,
Ma foi, tant pis ! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
 La maison est restée d'époque, cuisine traditionnelle, chambre avec dessus de lit crocheté en dentelle, couloirs où sont accrochées de nombreuses photos.
la cuisine et sa belle cheminée
Petite promenade ensoleillée dans le domaine fléché pour indiquer les cultures en terrasse, les oliviers, les ruches. Les troncs de châtaigniers évidés formaient le corps des ruches. Coupés en deux, dans le sens de la longueur, ils se transformaient en abreuvoirs, mangeoires, armoires appelées "berles". 
les ruches en troncs de châtaignier
les terrasses
Il y a une petite boutique où acheter cartes postales et souvenirs, une petite restauration en juillet-août et une aire de pique-nique où j'ai tranquillement écrit mes cartes.
Ouvert tous les jours seulement du 1er juillet au 31 août. Pour les autres mois de l'année allez voir sur le site www.musee-daudet.com. Tarifs : 6 € adulte, 4,50 € enfant. Tél : 04.75.39.65.07

jeudi 1 septembre 2016

Le STRESS de la rentrée

Ouh la la ! la rentrée scolaire ! quelle panique ! c'est le STRESS ! vous l'avez remarqué ? Partout, on ne parle que de ça et tout le monde s'y met : journaux, radio, TV, les interviews à l'entrée des écoles, à croire que d'aller à l'école est un vrai cauchemar. Et bien, nous en avons des progrès à faire dans la tête et ailleurs pour que l'on puisse considérer la rentrée comme une fête, enfin ! on va aller apprendre, qu'est-ce que ça va être passionnant ! chic, on va retrouver les copines et les copains, on va découvrir peut-être une nouvelle maîtresse extra-gentille tout en étant rigoureuse, des profs qui ont le sens de l'humour et qui savent comment susciter votre attention et votre intérêt...
Hélas ! je rêve peut-être un peu trop ! même les journaux de mode s'y mettent, je n'en croyais pas mes yeux ce matin : comment acheter ce gilet, ce pull pour que la rentrée se passe du mieux possible. Ou : allons consommer encore un peu pour rassurer nos petits.  N'importe quoi pour faire acheter. Et surtout ancrez vous bien ça dans la tête : la rentrée scolaire est STRESSANTE. Jamais on ne le dira assez.