samedi 22 octobre 2016

Les artisans de Mandalay - Birmanie


Samedi 22 octobre 2016
Départ de Yangon par avion, nous quittons l’ancienne capitale de 6 millions d’habitants, déjà bien polluée pour Mandalay 2e ville du pays.
Yangon vue d'en haut avec le fleuve Irrawady (qu'on prononce ici Eyawari)
 Nous faisons un stop à Bagan ce qui permet déjà d’avoir un petit aperçu en hauteur de la fameuse plaine aux pagodes à défaut de montgolfière, 350 € par personne le survol, quand même.
la plaine de Bagan vue d'avion avant l'atterrissage
Arrivée à Mandalay sous un ciel gris qui ne tarde pas à se transformer en pluie drue de mousson. Mais nous sommes à l’abri chez des artisans : sculptures sur bois et pierre, fabrication de marionnettes et d’incroyables tapisseries en relief, les kalagas, qu’on fabrique aussi en Thaïlande, 
déjà dans l'ambiance avec l'aéroport-pagode de Mandalay

Les sculpteurs sur bois travaillent dans des conditions bien peu confortables et à peine à l’abri des gouttes. 
des sculptures de toutes sortes en bois de teck

ça coupe, ça taille, ça rabote, dans des conditions moyenâgeuses

comment faire sortir autant de beauté d'un bout de bois ?
Les jeunes filles sont plus à l’aise pour confectionner les marionnettes à fils mais toute cette présentation est faite quand même pour les touristes. Et cela nous a permis de parler de Guignol et Gnafron nos marionnettes lyonnaises bien différentes et dans la manipulation et dans la préciosité !
La jeune femme a les joues "maquillées" au tanaka, bon pour la peau et protégeant
du soleil (la peau blanche est très prisée ici aussi !)


les marionnettes en habit de luxe

Cela permet de se faire quand même une idée de l’incroyable dextérité et savoir-faire de tous ces artisans.
Ceux et celles qui font les broderies kalagas travaillent pendant deux semaines à huit heures par jour pour accomplir un chef-d’œuvre de 30x40, rembourré de coton une fois le dessin terminé.




On passe ensuite entre les gouttes pour aller dans un atelier de bronze qui coule également de très grosses pièces.
pour les grosses pièces il faut procéder morceau par morceau
confection des moules
dans les bouddhas, il y a le choix aussi dans les petites pièces !
Puis on passe chez les marbriers qui taillent des bouddhas en laissant le visage sous forme de bloc. 
 Ensuite en fonction du donateur (car toutes ces statues seront offertes aux pagodes) la tête sera taillée selon son désir : de quelle époque la tête ? le style de coiffure ?

vous le préférez assis ou couché votre bouddha ?

avec des cheveux bouclés ? un petit chignon ? on vous arrange ça tout de suite !

Et pour compléter allez donc voir un blog sympa :  http://bidouze.com/mandalay-myanmar/

vendredi 21 octobre 2016

Vers le céleste


Après le petit tour en train, nous voilà partis vers des cieux plus dorés malgré le temps gris et pluvieux. La pagode Kyaukhatgyi abrite sous une espèce de hangar métallique une grande statue de bouddha allongé de tout son long, tête fine aux cils de biche, (ses cils sont beaux et longs, tels ceux d'un taureau, où chaque cil est distinct. Cela provient du fait qu'il a regardé les autres sans attachement, aversion ou ignorance et qu'il a travaillé avec énergie afin d'atteindre la vaste sagesse discriminant entre le bien et le mal), les oreilles traditionnellement allongées par le poids des boucles d’oreille, (marquant son ancienne richesse) les 3 cercles autour du cou.

le grand bouddha couché de la pagode Kyaukhatgyi
Les plantes de pied portent les 108 marques sacrées qui le distinguent du commun des mortels (on y trouve des pagodes, des animaux, la fleur de lotus, la conque…) même si normalement la plante des pieds d'un bouddha est aussi lisse que la carapace d'une tortue, ce qui la rend fermement ancrée au sol. Cela reflète la fermeté qu'il a toujours eue dans sa pratique du Dharma et dans la garde de ses engagements. Mais il est également dit que la plante de ses pieds est ornée d'une roue à 1000 rayons.

la plante des pieds du bouddha
Tout autour, des statues dorées de bouddhas, auréolés de lumières clignotantes très kitsch à l’indienne. Toujours surprenant de voir dans les pays en manque d’électricité comme les statues peuvent être éclairées à longueur de temps ! Peu de dévotion, quelques femmes apportant un bouquet de fleurs, il y a plus de touristes curieux que de gens qui viennent prier ici lorsque nous sommes passés.

les nombreuses statues aux auréoles multicolores clignotantes
Beaucoup de monde dans ce lieu hyper touristique mais il est intéressant de voir que c'est un lieu de vie où les familles viennent faire leurs dévotions, arroser les statues (3 fois, 8 fois, ou bien le nombre d'années de vie de la personne), mettre des bouquets, se prosterner.

l'arrosage des statues

la grande allée principale qui permet de tourner autour de la pagode (et le tapis
pour éviter les glissades sur le marbre mouillé !)
prières au pied de la pagode

Ensuite, chose promise… sur le programme, le coucher de soleil sur la Pagode Shwedagon ! quand il pleut depuis notre arrivée, il est difficile de croire au miracle ! et bien si ! ça arrive… avec les reflets dorés d’un beau soleil couchant sur le toit de la pagode, nous sommes comblés par ces reflets sur cette tonne d’or !




Et au loin, dans la nuit scintille les reflets des pagodes.

Et bien sûr il me faut justifier de temps à autre le titre de mon blog !

Intégration ou comment sauter sur une autre planète


Comment ne pas souffrir du décalage horaire ? Comment se couler dans la vie du pays avec souplesse et curiosité ? C’est ce que nous avons vécu à notre arrivée à Yangon (oui, ici Rangoun c’est Yangon) grâce à notre jeune guide birmane Moh.
A peine sortis de l’aéroport que nous voilà grimpés dans le RER local, un petit train circulaire utilisé par la population locale. 

circuit du train local qui fait le grand tour de la ville
Quelques stations seulement mais nous avons eu un aperçu de la vie quotidienne : là un épi de maïs pour votre déjeuner ? 

ma voisine vient d'acheter un épi de maïs
Un petit paquet de cinq œufs de caille à 200 kyats (0,16 €) ? 

le petit vendeur d'oeufs de caille attend l'arrêt du train pour
aller dans le wagon à côté
Ou bien des confiseries dans des corbeilles d’osier ? Voilà le vendeur de béthel qui passe tartinant des larges feuilles fraîches de différents produits pour ensuite tout replier dans la feuille pour que vous la mettiez dans la bouche pour la mâcher.
le vendeur de béthel (les photos sont informatives... ça bouge beaucoup dans le
train !)
Et cet homme au chapeau de bambou ? c’est l’herboriste qui vend ses herbes médicinales.
L'herboriste qui change de wagon
Dans le train, vous pouvez donc aller au restaurant, faire vos emplettes à l’épicerie et prendre vos médicaments à la pharmacie, tout ça dans un wagon…
Les gens autour de nous ont plaisir à nous parler en utilisant leurs quelques mots d’anglais. Moh, notre guide nous donne des informations sur la vie au quotidien. Et c’est le moment de quitter le train, notre bus nous attend à la sortie pour nous emmener vers des lieux plus célestes.
c'est ici qu'on descend !

jeudi 20 octobre 2016

Départ pour la Birmanie



Jeudi 20 octobre 16
Me voici dans le TGV, 1re classe, place isolée, l’idéal… c’est le premier jour de départ en vacances pour la Toussaint, en plein milieu de semaine. Ca rouspète dans le milieu des locations touristiques. Départ du train à 5 h 50. 5 h 52 les portes sont fermées mais le train ne part toujours pas. Le service restauration est déjà en grève. Ne prévoyons pas de catastrophe supplémentaire. Mauvaise langue ! le train part avec cinq minutes de retard.

Vendredi 21 octobre : ce qui veut dire que dans la journée, je viens de faire Lyon-Roissy et Roissy-Dubai

L’aéroport de Dubai comme la plupart des aéroports est un spectacle permanent que je regarde du fond de ma chaise longue. Et voilà que passe un grand Sikh patriarche, une belle barbe blanche à deux pointes très sobre avec son turban noir. Trois vieilles dames africaines, une belle casquette à visière noire aussi vissée sur leurs petites frisures et portant une petite doudoune très mode noire avec GR8 TEAM brodée en blanc dans le dos. Des jeux seniorolympiques ? Passe une voiturette électrique chargée d’une grande famille indienne, leurs ados préparant tranquillement leur futur diabète avec boites de pop corn et sucreries. Puis des familles arabes avec des jeunes femmes au popotin confortable sous la jupe longue. Un petit homme pavane son énorme maillot jaune et rouge imprimé BARCA et trottine sur ses courtes jambes le long du tapis roulant.
Quelques familles, belles jeunes femmes, beaux enfants blonds et un bel accent américain.
Un quarantenaire indien au profil de fils à papa industriel et son sac plastique Dubai Duty free plein de parfumerie : sa femme ? sa maman ?
Et puis, assis tout le long de la rangée de chaises longues une brochette de Français en partance aussi pour la Birmanie ou le Vietnam, le nez sur leur tablette.
Deux belles jeunes filles arabes fin leggings coloré et cape de Petit Chaperon Rouge partent peut-être retrouver leur Mère-Grand.
Un monsieur, veste bleue, pantalon bleu, appliques fluo, certainement pas du pays, qui pousse dans un sens et dans l’autre son chariot chargé de produits d’entretien cherchant d’un air soucieux un grain de poussière qui aurait pu lui échapper et qui lui donnerait le plaisir de s’arrêter et de montrer son art du balai.
Les belles hôtesses d’Emirates sont ici dans leur fief, petit calot rouge et voile-écharpe blanche très chic sur le côté, qui guident quelques passagers hésitants.
Des vendeuses du duty free probablement thaïlandaises, impeccablement maquillées, chignon serré, comme un vol d’hirondelles entr’aperçues au coin des Business Lounges.
Sud-Est asiatique, continent indien, pays arabes, Afrique de toutes les couleurs de peau, tout ce petit monde en voyage.
Et la voix douce d’aéroport égrenant au fil des heures les destinations du monde entier : New-York, Téhéran, Singapour, Trivandrum, Hanoï, London Heathrow, Shanghaï…
Je suis en partance pour Yangon, Birmanie et j’attends pendant sept heures ici regardant, somnolant, écrivant la vie artificielle d’un lieu exclu du monde.