mercredi 29 juillet 2015

Carnet de voyage à Lyon - De St Jean à St Antoine

Continuons notre visite pédestre et peinturluresque dans le Vieux Lyon...
Après la cathédrale et le musée de Gadagne, petit tour dans le vieille rue St Jean.

Nous entrons dans une petite allée pour découvrir la Maison du Chamarier. La Chamarerie est l'une des rares maisons de dignitaire ecclésiastique conservée avec ses bâtiments les plus importants.
Un grand dignitaire du chapitre de la cathédrale St Jean habitait ici. Le chanoine-comte François d'Estaing, chamarier de 1496 à 1529, supervisait la sécurité, la justice, la voirie et possédait les clés des six portes de l'enceinte. Cette maison a été classée monument historique en 1943.
L'entrée de la Maison du Chamarier, 37 rue St Jean
Le puits et la fontaine de la cour ont été sans doute commandés à Philibert Delorme, vers 1530-1540.
Le soubassement du puits avec double rangée de caissons décorés de rosaces.
La fontaine construite en forme de niche a des décorations similaires à celles
du puits.
décoration de la fontaine avec la coquille Renaissance
Cet immeuble a été la résidence de la Marquise de Sévigné à Lyon
en 1672 et 1673
 Nous passons ensuite le pont Bonaparte et nous revoilà partis pour visiter un petit coin de la presqu'île lyonnaise après avoir "croqué" quelques commerçants sur le marché St Antoine et bu un super jus de fruits frais, citron, orange et gingembre, je vous le recommande par temps chaud !

Sur le quai St Antoine, au n° 30 découverte au fond d'une allée qui "traboule" (qui passe d'un immeuble à l'autre) de la porte magnifique de l'ancien théâtre Guignol dirigé par Pierre et Ernest Neichthauser de 1907 à 1966. Ce théâtre initialement appelé Guignol du Gymnase puis Guignol Mourguet était surnommé traditionnellement « Guignol du Quai ».
 Le théâtre du Quai Saint-Antoine, où s’installe la troupe fondée par Laurent Mourguet, ouvre ses portes en 1887.
la porte d'entrée de la traboule au 30 quai St Antoine
la porte du théâtre de Guignol

la poignée de porte de la porte du Guignol censée porter chance aux acteurs !

la grande cour, inattendue ! derrière le Guignol
la jolie lumière des traboules et les surprises à l'arrivée...
c'est le bonheur de Lyon !
Découverte ensuite du musée de l'Imprimerie, rue de la Poulaillerie
Le nom de la rue de la Poulaillerie était en rapport avec les ventes de volailles au Moyen Âge. Les noms des rues rappellent la présence des anciens métiers du quartier (Fromagerie, Mercerie, Fleuriste
(bouquetier), Poterie (Tupin), Marché aux grains (Grenette), Poulaillerie, Travail du fer (Ferrandière). Au n° 13, nous entrons dans la cour du musée, grand témoin de la Renaissance où une des activités principales de Lyon était l’impression. Il est situé dans l'ancien Hôtel de la Couronne qui fut le premier Hôtel de Ville de Lyon, édifié au XVe siècle.
La cour intérieure Maurice Scève nous offre son ombre bienfaitrice et chacun croque qui un bout d'escalier, qui la façade, qui les ornements du mur qui nous intriguent.
 
Les figures du Rhône et de la Saône et en dessous la copie
de la Table Claudienne en pierre noire


Sur un mur de la cour, une oeuvre du sculpteur Philippe Lalyame (XVIIIe siècle) présente des lions et les figures du Rhône et de la Saône sur un fronton brisé. Au centre, une inscription en latin gravée sur pierre rappelle que le consulat de ville a tenu assemblée ici dès 1604.
Le Rhône et la Saône
 La plaque noire est une Table Claudienne qui a toute une histoire !

En 1611, les Tables Claudiennes sont installées dans la cour ; elles correspondent à une plaque de bronze en deux fragments retrouvée en 1528 sur les pentes de la Croix-Rousse, et présentant le texte du discours de l’empereur Claude (natif de Lugdunum) en 48 : il s’y prononce pour l’admission des Gaulois au sein du Sénat romain. Gravée à Lyon, cette plaque était exposée dans le sanctuaire des Trois Gaules. Une fois retrouvée, elle a d’abord été placée dans la Maison de Ville rue de la Fromagerie, puis ici dans la cour, ensuite à l’Hôtel de Ville des Terreaux, avant d’être définitivement déposée au musée gallo-romain de Fourvière. C’est une copie qui est désormais visible dans la cour Maurice Scève (vers 1501-1570), nommée ainsi en l’honneur du chef de file de l’école lyonnaise de poésie.

L'intérieur de la cour est superbe, malheureusement pas le temps de dessiner tout ça...

l'entrée du musée de l'imprimerie
dans la cour

dimanche 26 juillet 2015

Carnet de voyages dans sa ville -Quartier St Jean

Comment avoir de chouettes vacances, en se faisant plaisir et en découvrant sa ville avec un oeil neuf ? Faire un carnet de voyages ! Ce que propose Fabienne Amiel, carnettiste et aquarelliste lyonnaise à un petit groupe pendant cinq jours sur Lyon. Et nous voilà partis, nous sommes cinq ou six et rendez-vous devant la cathédrale St Jean, dans le vieux quartier Renaissance de Lyon. La cathédrale date du XIIe siècle mais dès le IVe siècle il y avait déjà un baptistère, et au IXe siècle on y a construit une école de chant, une manécanterie qui jouxte toujours la cathédrale.
Allez, hop, un petit croquis de la cathédrale, assis sur les bancs de pierre à côté du mendiant qui tend son gobelet plastique aux touristes. Je suis la plus débutante du groupe, alors... soyez sympa !
Vue de Fourvière depuis St Jean

Et maintenant on se tourne vers la cathédrale et Fabienne nous fait découvrir les petits trésors sculptés tout autour des portes d'entrée... Une vraie bibliothèque ou un grand livre d'histoires ! Il faudrait avoir plus de temps : 300 médaillons de façade qui racontent l'Ancien et le Nouveau Testament. Alors on croque un ou deux médaillons sans trop connaître la légende qui va avec. Par exemple, lui, qui joue son petit orgue portatif et qui se fait croquer par le poisson... Serait-ce Jonas et sa baleine ? Cet examen attentif donne envie de connaitre tout ce que raconte ces colonnes sculptées !



Nous avancons et maintenant un petit dessin de rue, nous trouvons un banc où nous installer par loin du musée de Gadagne, la lumière matinale joue entre les feuilles, il ne fait pas encore trop chaud, allons-y pour la rue du Boeuf qui est une des plus anciennes rues du Vieux-Lyon. Elle doit son nom à un taureau sculpté à l'angle avec la place Neuve Saint-Jean. On y trouve des hôtels chics et des restaurants haut de gamme, comme la Tour Rose et la Cour des Loges. D'ailleurs une Porsche vient se garer juste devant nous...
C'est une rue plutôt tranquille et qui était habitée par des familles riches. Derrière les maisons côté colline on trouve des jardins et des terrasses bien cachés.
Cette rue se trouvait sur le trajet des processions du culte taurobolique qui montaient au temple de Cybèle au-dessus des théâtres romains. On a retrouvé en 1704 un autel daté de 160 après J.C dans les anciennes vignes de Fourvière.
Jusqu'au début du XIXe siècle il y avait beaucoup d'ateliers de tissage ce qui peut expliquer les hautes entrées dans cette rue.
 
La rue du Boeuf

  Après, nous grimpons au quatrième et dernier étage au Café Gadagne pour nous offrir une bonne salade au restaurant du Musée, puis petite sieste dessinatrice dans les jardins aménagés dans l'esprit de la Renaissance. Pas le temps de visiter le musée d'Histoire de Lyon ni celui des marionnettes... on y reviendra une autre fois pour les dessiner ! Certains vont s'installer dans les grottes de fraîcheur avec une fontaine initialement conçue au XVIIe siècle et qui ont été réaménagés.


les jardins du Musée de Gadagne au 4e niveau

 Petite pause dans la cour intérieure. Il faut savoir que le site de Gadagne commence son histoire dès le début du 1er siècle avant Jésus-Christ, avant même la fondation de Lugdunum par les Romains ! C'est la première trace attestée d'occupation précoloniale dans ce secteur de la rive droite de la Saône.
petits détails dans la cour, et les pots d'un rose magnifique !
la cour intérieure du rez-de-chaussée du musée de Gadagne

Et voilà, ce vieux musée obsolète est devenue une petite merveille architecturale que je vous encourage vivement à visiter ! La restauration aura nécessité dix ans de travaux et trente millions d'euros ! Et la surface est passée à 6300 m2, donc prenez votre temps, vous en avez pour la journée !