samedi 5 décembre 2015

Bénarès en spectacle

Après une nuit de train qui nous a emmené de Khajuraho à Varanasi (ou Bénarès), nous voici arrivés à la Fondation Krisnamurti à Rajghat Fort, très loin au nord, mais la tranquillité et la sérénité des lieux vaut bien quelques kilomètres d'éloignement. Nous partons presqu'au crépuscule prendre une barque qui nous remontera jusqu'aux ghats principaux pour aller voir ce qu'il faut voir à Bénarès : l'arati du soir. Il y a de nombreux récits sur ce blog et/ou sur le précédent pour les explications donc je ne m'étendrai pas.
De notre lieu d'hébergement nous passons devant un grand temple à Vishnou

nous descendons la colline pour prendre une barque au bord du Gange
le grand pont de fer, en haut la circulation automobile en-dessous les trains
Cette fois, notre arrivée par bateau depuis le nord change un peu la donne. Du calme de Rajghat nous arrivons à Dashashwamed Ghat en pleine effervescence, des lumières, du bruit, les haut-parleurs à fond, musique de mantras grésillants, les bateaux pleins de touristes, dont nous faisons partie, mais beaucoup d'Indiens quand même et notre batelier essaie de nous placer en stéréophonie pour avoir les deux aratis en place sur les ghats, des concurrents de toujours qui essaient d'en faire toujours un peu plus que l'autre dans les lumières, les clignotements lumineux, les présentations de bougeoirs, de plumeaux, les fumées d'encens et la beauté de leurs jeunes brahmanes officiants.

les barques arrivent progressivement le long des escaliers
la foule commence à se presser sur Dashahwamedh ghat
avec la stéréo sur Mir ghat !
De fait, à vouloir avoir un oeil sur ce qui se passe à gauche, une oreille sur ce qu'on entend à droite n'est vraiment pas la bonne solution pour avoir une participation un peu attentive et recueillie (si on veut bien !) et le groupe assiste avec beaucoup de recul à cette cérémonie très théâtrale, pensant à acheter sa petite barquette fleurie (les allumettes, où sont-elles passées ?) pour la poser délicatement sur l'eau de notre mère Ganga et posant un regard d'un côté sur les brahmanes qui élèvent leur encensoir, de l'autre sur les autres brahmanes, tout aussi jeunes, tout aussi beaux, tout aussi habillés en doré et en orange et qui eux élèvent leur immense chandelier à étages multiples qui leur musclent les bras.

Cérémonie qui maintenant dure une heure, mais la plupart des barques vont partir avant le lancer de fleurs dans l'eau et le Om Shanti shanti shanti final. Nous restons jusqu'au bout et profitons de la place faite pour nous approcher du bord des escaliers. Non, nous ne descendrons pas de la barque, pas envie de passer trois heures à récupérer tout le monde dans cette foule bigarrée où chacun-e peut disparaitre en vingt secondes !

Nous rentrerons doucement, laissant derrière nous encore les rumeurs des mantras, les éclats lumineux pour retrouver le fleuve et poser nos bougies en souhaitant la paix dans le monde. Les derniers éclats des feux des crémations et le noir de la nuit nous enveloppe...
nous quittons doucement les lieux illuminés
et nous redescendons paisiblement le Gange dans la nuit
sur Manikarnika ghat les feux des crémations ne s'arrêtent jamais
les vaillantes petites flammes de nos bougies pour la paix dans le monde

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