Ce lundi 23 février je vais à l’Office du tourisme
d’Aurangabad afin d’obtenir des renseignements sur Ajanta et Ellora. Le
monsieur charmant qui m’accueille me donne carte et dépliant et me montre,
petit commerce personnel, les belles écharpes en soie qu’il fait avec sa
famille. Et nous commençons à discuter soie, cocon, tissage, métiers Jacquard,
facile de faire la connexion avec Lyon. Il est le président de la société de
développement artisanal et culturel d’Aurangabad. Bingo ! Il m’invite un jour
de cette semaine pour voir un lieu de tissage. A suivre donc. Pendant ce temps
un conducteur de rickshaw se place pour me proposer le tour des monuments à
voir à Aurangabad. J’ai déjà prévu ça avec l’hôtel dans mon
« package » touristique mais après tout ça me fera des repérages pour
dessiner. Il m’emmène d’abord petit-déjeuner, puis en plein soleil nous partons
visiter les grottes d’Aurangabad, une belle introduction avant celle d’Ajanta
et d’Ellora.
Toutes ces grottes ont été creusées dans des sites en arc
de cercle et donc cachées des regards et protégées pendant des siècles. En
février, tout est sec et beige-marron et on reconnaît difficilement les photos
des dépliants touristiques pleines de verdure envahissante grâce à la mousson.
Les grottes d’Aurangabad, comme celles d’Ajanta, sont des grottes bouddhistes
creusées entre le 2e et le 6e siècle. Celles d’Ellora
font la suite entre le 5e et le 8e siècle.
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montée aux grottes d'Aurangabad, côté ouest |
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étonnante cathédrale de pierre protégeant un stupa, qu'on retrouvera aussi
à Ajanta |
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des sculptures creusées dans le noir tout le long des murs |
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des grottes creusées dans des grottes, et au fond une statue du Bouddha |
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les belles apsaras volantes qu'on retrouve dans toutes les grottes |
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une belle rangée de déesses |
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simplement la beauté partout |
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des selfies partout et en tout lieu... |
Nous partons aux grottes de l’ouest pour acheter le
ticket, puis continuons à l’est où le gardien jette un coup d’œil de loin sur
le billet et me voyant arriver seule, prend son bâton car il claudique un peu
et se met à me suivre…
A ce moment là, les vieilles
habitudes reviennent et je me dis « ça y est, il va me coller toute la
visite… » Je marche donc un peu plus vite pour m’orienter vers les grottes
les plus lointaines et les plus élevées. Avec tous ces escaliers, il aura du
mal à me suivre et je file.
Je le retrouve m’attendant
patiemment vers la grotte principale au retour. Et là, je me dis : «OK,
j’accepte avec bonheur et j’en profite» ! Avec quelques rares mots
d’anglais, visiblement le terme backside lui plait bien et le place partout, il
me montre des statues, des positions, des sculptures de fleurs et d’animaux
auxquelles je n’aurais peut-être pas prêté attention.
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fleur de lotus et homme en prière |
Il me donne le nom des dieux
et déesses et pour m’aider à prendre mes photos dans l’obscurité des grottes, comme je déteste utiliser le flash qui écrase souvent le relief, il me sort une
grande plaque d’aluminium en guise de réflecteur pour capter la lumière du jour
et la renvoyer sur les statues.
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une grande statue de Bouddha au fond d'une grotte |
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et un joli couple bien caché dans le noir, débusqué grâce au réflecteur du gardien |
Il vient vérifier gentiment sur l’écran de
l’appareil photo, replace sa plaque, jusqu’à ma satisfaction. Me voyant
contente, il est heureux de son aide et nous continuons – j’allais dire bras-dessus,
bras-dessous – en discutant comme de bons amis, pour le reste des grottes.
Je lui laisse un bon pourboire et
lorsque je m’en vais il me tend ses deux mains ouvertes vers moi. Un peu
interloquée je ne comprends pas tout de suite qu’il souhaite que je mette mes
mains dans les siennes, ce que je fais, et nous nous regardons tous les deux
avec un grand sourire. Finalement, c’est facile de rendre deux cœurs
contents !
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