Les grottes d’Ajanta (2e
au 5e siècle) inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco n’ont été
découvertes, comme d’autres sites en Inde, Khajurâho par exemple, que du temps
des Anglais. En 1819 ces grottes ont été aperçues lors d’une chasse au tigre.
Couvertes par une jungle épaisse le tigre est allé se réfugier dans une des
grottes les plus belles et là… surprise des Anglais !
affiche de l'entrée, les grottes bordent la rivière Waghora |
maquette, avec forêt par temps de mousson |
la vue sur les 30 grottes, fin février avec la sécheresse, après, il faut descendre les escaliers ! |
Aujourd’hui le site est sous protection japonaise, le
parking voitures est situé à 4 km de l’entrée des premières grottes et un bus
fait la navette pour éviter la pollution. Malgré cela quelques salles
« sensibles » au taux d’humidité apporté par les touristes, à cause
des nombreuses fresques présentes, n’acceptent qu’un nombre limité de touristes
en cas d’affluence (en période de mousson de juin à août) avec pause de cinq
minutes tous les quarts d’heure.
Plus encore que les fresques
d’Ajanta, les sculptures d’Ellora avec son mélange harmonieux de bouddhisme,
hindouisme et jaïnisme m’ont laissé bouche bée devant le travail titanesque
accompli. Pour moi, la grotte la plus extraordinaire, la n° 16, a été
entièrement excavée en partant du haut, comme la fameuse église de Lalibela en
Ethiopie. En me promenant dans ce lieu je n’arrêtais pas de me demander comment
on pouvait concevoir de telles organisations de monuments, piliers, sculptures,
en partant d’en haut (et dans ma tête cela donnait : mais comment y z’ont
fait ? mais comment y z’ont fait ?)
Ellora, la grotte 16 de face |
Ellora, la grotte 16 dedans |
Ellora, la grotte 16 vue du dessus |
Complètement abasourdie,
subjuguée interrogative, émerveillée d’imaginer ces milliers (on parle de 7000)
de travailleurs, excavateurs manuels adroits, habiles, ingénieux, qui devaient
travailler sous la direction d’architectes fous et prodigieusement intelligents
pour tout imaginer en 3D à l’avance.
Trois jours à visiter des
grottes, Aurangabad, Ajanta, Ellorâ, qui m’ont emporté hors du temps.
Viennent maintenant surtout des
groupes bouddhistes du Japon, de Corée du Sud, de Thaïlande. Il semblerait que
les occidentaux soient moins présents qu’avant à cause, semble-t-il des
mauvaises conditions de vie à Aurangabad, hyper polluée, mal entretenue, des
routes en fort mauvais état.
Ces groupes viennent avec leurs
prêtres lamas, leur livre de prière et leur parfaite dévotion envers le
Bouddha. Dans la grotte du Bouddha couché, chacun vient déposer sous la tête du
Bouddha, un billet de dix roupies, billets prestement récupérés par le
bienheureux gardien de cette grotte. Les lamas sont modernes, ont des appareils
photos Canon avec de gros objectifs, des tablettes, se font prendre en photo
devant toutes les statues des grottes, dehors, avec leur groupe, sans le
groupe… et acceptent également volontiers que les touristes en profitent.
Ellora-grotte 29, ça pose, ça pose... |
En
discutant avec l’un d’entre eux j’ai appris que s’il était thaïlandais, il
avait fait ses études en Inde et vivait aux Etats-Unis en donnant des
conférences.
la superbe grotte 26, Mahayana Chaitya avec la tentation du Bouddha et son nirvana. Les traces de peinture ont disparues |
les moines modernes viennent avec une tablette ! |
Moines priant dans la grotte 26 |
Dans la grotte 26, le Bouddha Mahaparinirwanait de 7 mètres de long est le lieu d'une profonde dévotion |
A Ellora une merveilleuse petite
grotte jaïn se cache dans les recoins d’une autre grande grotte, la 32, et grâce à la
puissance lampe du gardien on peut admirer des fresques magnifiquement
conservées.
Entrée de la grotte 32 |
dans la petite grotte jain, des peintures fort bien conservées |
Les grottes s’étendent sur environ 4 km et à mon avis il faut bien
une journée tranquille pour les visiter, prendre son temps.
les grottes d'Ellora dans un environnement protégé |
Les propositions de
l’office du tourisme qui sont pour les gens pressés offrent dans la journée en
même temps qu’Ellora, la visite du fort de Daulatabad, belle promenade qui
mérite une demi-journée,
Bibi-Ka-Maqbara qui se veut une petite et pâle copie du Taj Mahal,
Panchakki, un moulin à eau du XVIIe siècle et utilisé pour moudre le grain de
la communauté. Ce lieu abrite également le mémorial d’un saint soufi, baba Shah
Muzaffar, le guide spirituel d’Aurangzeb. Ce qui me paraît un peu beaucoup.
Trois jours de visite semblent nécessaires si on ne veut pas terminer sur les
rotules et prendre du plaisir dans les visites sans être pressé par le temps.
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