mercredi 8 février 2017

Chup et le caoutchouc (Kampong Cham)


l'entrée de l'usine de caoutchouc

Nous avançons, sans avoir le temps de tout raconter malheureusement car j’y passerais mes nuits ! Après Kratie, nous voilà à Kampong Cham et à une vingtaine de kilomètres se trouve l’usine de Chup pour fabriquer le caoutchouc. Entrée 1 USD par personne. Notre conducteur de tuk-tuk qui connaît bien le lieu nous accompagne pour nous expliquer le processus.

notre chauffeur de tuk-tuk nous explique la récolte de la sève de l'hévéa

les forêts d'hévéas. C'est en 1921 qu'on a découvert les ressources offertes par
la terre riche de Chup Hill pour la culture de l'hévéa
Commençons d’abord par les arbres : les plantations d’hévéas qui sont tout autour. Chaque soir les coupelles de noix de coco sont mises en place en bas des entailles et dans la fraîcheur de la nuit, la sève coule plus facilement. Il faut attendre que l’hévéa ait au moins 7 ou 8 ans pour commencer à l’entailler. On l’entaille deux fois par semaine.
les camions citernes ont terminé leur ramassage matinal

La sève est recueillie au matin et versée dans des camions citernes de 5000 litres. On fait le tri entre la sève pure et claire et celle plus brune qui sera de deuxième qualité et pas mélangée à la première. La sève pure et blanche est versée dans de grands bacs carrelés et agitée par des pales pour la faire mousser puis elle passe dans de grands canaux carrelés afin que cette mousse se repose et devienne épaisse. Tout cela avec énormément d’eau, qui vient des nappes phréatiques. Tous les bacs, les canaux sont soigneusement lavés après chaque passage de sève.

les bacs d'arrivée où est déversée la sève directement du camion citerne

de la cuve aux canaux pleins d'eau, la sève mousseuse se déverse et va reposer
toute une nuit

vue sur les canaux pleins de sève mousseuse qui s'agglomère



les énormes rubans de sève transformée dans l'eau

la "crêpeuse" qui essore en gondolant le ruban en le serrant

le ruban "crêpé" toujours dans l'eau va monter sur des rubans "trembleurs"
pour le mettre en morceaux

Ces énormes rubans blancs épais d’une vingtaine de centimètres passent ensuite dans une machine qui les essorent et les « crêpent » pour continuer à les envoyer toujours dans un courant d’eau vers des tapis vibrants pour désassembler le ruban et mettre la gomme en petits paquets. Une personne continue de les désassembler sous des petits jets d’eau permanents.
3 rubans successifs pour désagréger la matière caoutchouteuse

désassemblage encore à la main pour casser les gros morceaux sous des jets d'eau

espérons qu'elle ne reste pas des heures sur ce poste !

les morceaux qui sortent des séchoirs sont découpés, pesés et mis sous la presse

il sort de la presse de gros "cakes" tout chauds qui vont à l'emballage
Ils iront ensuite vers des séchoirs à 115°C. Ils en sort des blocs un peu caramel qui sont découpés, pesés en morceaux de 33,5 kg. Ces morceaux sont assemblés et compactés dans une machine en espèce de gros cakes et il en faut donc 3 pour faire 100 kg ce qui est facile pour les compter, les emballer, et les payer, c’est 5 USD le kilo.
Emballez ! c'est pesé !

et prêts à être expédiés partout dans le monde
Ce caoutchouc est envoyé en Corée, en Chine, au Vietnam principalement et dans d’autres pays demandeurs.

La visite est facile à faire et agréable quand quelqu’un vous explique le processus. Le personnel n’arrête pas de travailler tout en vous souriant. Ils gagnent 100 USD par mois et sont dans l’humidité sans arrêt car il faut toujours de l’eau pour traiter cette matière.
Nul besoin de réserver. On paie à l’entrée de l’usine contre remise d’un badge et débrouillez-vous ! Regardez, prenez des photos tant que vous voulez, ce n’est pas secret défense !


Au retour, un ancien phare français s'élève au-dessus du Mékong face à la ville. Il a été rénové et on peut y monter à la seule condition de ne pas souffrir de vertige... car c'est raide raide raide !
l'ancien phare français.. mais on se croirait presque au Maroc !

jamais vu aussi raide !
allez, Béa, viens voir la vue ! seul problème après : il faut redescendre !

2 commentaires:

  1. Madhu, tu vas te rompre le cou !!! J'espère que tu es montée en rappel :(
    Super intéressante la visite de l'usine, merci, mais sans doute des conditions de travail très dures...
    Enfin ça nous rappelle que le petit truc insignifiant négligemment jeté au sol, il a une longue histoire derrière lui, de l'hévéa au caoutchouc !

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  2. La descente, j'ai eu les jambes en flanelle après, en regardant la photo !! et difficile de descendre en glissant sur la rampe pour aller plus vite !
    Pour l'usine, oui, surtout la femme sous les jets d'eau, même quand il fait 36°, ce n'est quand même pas génial comme conditions de travail.

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