Vidisha n’est pas une ville « branchée ». Pas de
wifi, d’internet, de cyber café. Déjà la seule occidentale dans le train entre
Aurangabad et Bhopal, je me retrouve quasiment seule dans le wagon indiqué FC
sur mon billet et où j’ai mis quelque temps pour me rendre compte que cela
signifiait "première classe". La différence entre la première et la seconde
classe, c’est le prix. En seconde on s’entasse, en première on prend ses aises.
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tranquille dans mon compartiement de première classe ! |
Arrivée à 9 heures du matin à Vidisha, je cherche un hôtel
près de la gare. A la sortie c'est déjà le choc, grand-mère que tu as de grandes dents ! c'est pour mieux te manger mon enfant ! Temple on ne peut plus accueillant...
Un rickshaw me propose un hôtel mais qui est en réparation. Et
là il me laisse tomber en me demandant quand même 20 roupies pour les 200
mètres parcourus. Les hôtels suivants refusent de me donner une chambre,
visiblement recevoir une étrangère c’est aussi beaucoup de paperasse et ils
n’ont je suppose qu’un niveau de chambre inacceptable pour une occidentale ou tout simplement pas d'autorisation pour recevoir les étrangers.
J’arrive finalement dans celui où j’aurai dû aller tout de suite tellement le
panneau d’affichage en face de la gare était grand.
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Je n'aurai pas dû chercher plus loin.. C'était cet hôtel qu'il me fallait ! |
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les trois hauteurs de vitres au 1er étage, c'est ma chambre et pour être claire elle est claire ! |
Belle grande chambre, vaste et claire donnant sur la rue
animée par les marchés aux légumes et aux fruits. Et vraiment animés encore à
22 h 30 pour réussir à vendre le dernier kilo d’oignons et le reste de
choux-fleurs.
Beau grand prix aussi plus cher qu’à Delhi… Faut pas
pousser ! J’arrive à faire baisser le prix à mille roupies mais si je veux
moins cher j’aurai une chambre sans lumière du jour. Choisissons donc toujours
plus de clarté, même s’il faut la payer !
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les fruits et légumes sous mes fenêtres... |
Petit tour dans la ville, le fort qui surplombe est fermé le
lundi, sinon ouvre de 10 h à 17 h. On y a une belle vue panoramique et on y
trouve un tombeau musulman et un petit temple hindou à Durga.
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Face au tout petit taureau Nandi, le mausolée musulman au sommet du fort |
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D'en haut du fort, belle vue panoramique et vent favorable pour l'envol des cerfs-volants |
Sinon, rien de
spécial. Comme partout ça klaxonne, comme partout il y a des vaches dans la rue
qui essaient de happer au passage quelques légumes avant de se faire sortir à
coup de bâton.
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c'est toujours amusant de voir comment les vaches perturbent la circulation ! |
Les boutiques sont installées par corporation ou type de métiers
et dans la rue suivante il y a tout pour le bâtiment, réparer sa maison,
installer ses toilettes. Pratiques ces regroupements pour comparer, choisir et
faire ses achats groupés.
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au passage à niveau, tous types de véhicules |
J’arrive au passage à niveau, fermé. Une des
caractéristiques indiennes est de vouloir passer là où on ne peut pas, là où
c’est interdit (comme en sens inverse sur l’autoroute, c’est d’un banal
ici !), là où c’est dangereux, et c’est souvent les trois à la fois. Bref,
ne jamais prendre le temps d’attendre. Cela donne un spectacle assez ahurissant
de contorsionnistes qui veulent à tout prix passer sous la barrière du passage
à niveau avec leur moto, leur vélo, leur scooter, leur charrette de légumes. Et
c’est pour cela que les locomotives arrivent dans les villes avec leurs longs
rugissements qui semblent dire : j’arrive, poussez vous vite !
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le respect des passages à niveau fermés en Inde... |
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et la traversée des voies dans les gares au lieu de prendre la passerelle... |
A la gare, je regarde avec attention une vidéo qui présente
la dernière nouveauté écologique : la bio toilette dans les trains (mais
lesquels, et quand ?). Du coup d’autres personnes regardent aussi, c’est
bien.
La prévention est vraiment obligatoire pour ces nouvelles
toilettes car on jette tout dans les actuelles du fait que le trou donne direct
sur les voies, comme nos trains d’avant (oui, quand j’étais petite c’était
pareil !). Les bio toilettes ont un bac de récupération, donc plus de
saletés sur les voies ou qui reste accrochées au train, et ça se recycle.
Encore mieux que dans les avions.
Un bon point pour ces nouvelles toilettes écologiques mais
l’autre nuit, dans le train, j’arrive juste au moment où l’employé ouvrait la
portière pour balancer sur les voies tout le contenu de la poubelle qui
débordait. Mon air horrifié ne l’a pas intimidé le moins du monde ! On
peut se dire qu’après chacun va y retrouver ses petits : les vaches et les
cochons pour les ordures, les enfants pour les plastiques et papiers à recycler
qui leur font gagner quelques roupies. Là aussi, trouver de grands sacs
poubelles qui seraient recyclés seraient une bonne idée.
Dans l’après-midi, promenade en rickshaw à 11 km visiter les
grottes de Udayagiri. Toutes petites celles-ci, quelques jolies sculptures,
même époque qu’Ajanta, de toute façon les bouddhistes étaient dans toute la
région et le grand stupa de Sanchi est tout à côté.
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promenade au-dessus des grottes pour la vue sur la campagne avant
quelques gouttes de pluie |
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Une des grottes avec le taureau Nandi le véhicule de Shiva |
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Un extraordinaire Shiva lingam avec une tête de femme |
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belles sculptures sur les montants des portes |
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les grottes sont petites et fermées à clé pour les protéger |
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Une grande statue de Vishnu couché sur le cobra |
On retrouve les mêmes sculptures, le sanglier avatar de
Vishnou et la déesse, mais ici le regard est moins concupiscent qu’à Ellora
dans la grotte 14.
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dans les grottes d'Udayagiri |
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et le regard dévorant de l'avatar de Vishnou dans la grotte 14 d'Ellora...! |
Il tombe quelques gouttes de pluie, le rickshaw qui m’a
amené n’a pas envie que je prenne le temps de me promener, donc ce sera sans
regret car je n’ai rien prévu pour me protéger. Il me propose de continuer la
découverte par le pilier de Khambaba. Des inscriptions en brahmi et en prakrit
langages très anciens indiquent que ce pilier a été érigé en l’honneur de
Garuda, en hommage au dieu Vishnou, par Heliodoros, un Grec habitant Taxila et
qui était venu en Inde centrale à la cour du roi Bhagabhadra en tant qu’ambassadeur
d’Antiacidas, un roi du Penjab. La colonne est datée de 150 ans avant JC. Il
existait effectivement un temple à Vishnou près de la colonne, quatre siècles
avant JC.
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le pilier khambaba |
Retour à l’hôtel en espérant le soleil demain pour Sanchi.
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