Le 4 mars 2015
Le train Rewa-Indore Express est
prévu à l’heure sur le quai n° 2 de la gare de Vidisha. Quelle chance ! Un
train prévu à l’heure ! Je m’inquiète de la position de mon wagon, le C1,
par rapport au quai et bien sûr j’ai trois réponses différentes. Je vais donc
assurer le milieu.
Sur le quai un jeune futur
ingénieur vient tester son anglais en me posant les questions
habituelles : d’où je viens, quel âge j’ai, si je suis mariée, si j’ai des
enfants. Passé la surprise et, je le sens, l’incompréhension de mon plaisir à
voyager seule(1), il me demande comment en France on reconnaît qu’une femme est
mariée. Non, en France on ne met pas du kumkum (poudre rouge) dans la raie des
cheveux comme les hindoues, non pas de bracelets, pas de boucles d’oreille,
dans le nez non plus, quoi que, s’il voyait les piercings…
On parle technologie, vitesse de
train, et son projet de rejoindre ses copains à Bhopal pour fêter Holi le 6
mars. Holi est semblable à notre carnaval, la fête du printemps et du
renouveau. On s’amuse à se jeter des poudres de couleur partout, à boire avec
les copains, à toucher les filles. Ce jour là tout le monde est à égalité, plus
de castes, plus de supérieur. Mais pour une occidentale mieux vaut ne pas
sortir si on n’est pas accompagnée ou si on veut protéger sa peau de tous les
produits toxiques envoyés…
(1) A
Aurangabad, avec une population musulmane pour 60 %, un groupe de jeunes
musulmans m’a demandé pourquoi je ne me faisais pas accompagner par mon
frère ! Car bien sûr il était évident pour eux que j’avais un frère (les
musulmans ont tous des familles nombreuses) et que si le mari n’est pas là,
c’est le frère qui doit accompagner sa sœur car on ne laisse jamais une femme
sortir seule. Là visiblement, ils étaient plutôt traditionalistes car depuis 30
ans que je voyage en Inde c’est la première fois qu’on me pose cette question.
Je reviens à mon train que
j’attends. Le train n’est déjà plus à l’heure depuis longtemps. Un long
hurlement et un train passe à toute allure dans la gare, vrombit en faisant
trembler le quai. Bizarre comme dans la campagne ces trains vont si lentement
et que pour traverser les gares où c’est dangereux, ils mettent le turbo !
Dix minutes après, même chose… C’est donc que ces deux trains avaient du retard
et que le mien a dû attendre quelque part pour les laisser passer.
Sur le quai en réfection des
ouvriers attachent de nouveaux panneaux indiquant les emplacements des wagons
lorsque le train s’arrête. Si mon train attend qu’ils les aient tous placés,
j’ai de quoi attendre encore quelques heures à l’allure où ils vont. Dans les
grandes gares, ce sont des panneaux électroniques (quand ça marche) car les
trains sont tellement longs qu’il est prudent de se positionner au bon endroit.
Comme pour le TGV quand vous êtes dans la voiture 18 au bout du quai, mieux
vaut prévoir.
accrochage des panneaux pour la position des wagons à la gare de Vidisha |
On file vers l’ouest et le soleil
couchant est d’un rouge vif comme je n’ai jamais vu. Le ciel se décline dans
tous les tons du violet au rose et c’est magnifique.
tu m'as bien fait rire avec cette histoire de train Madeleine !!
RépondreSupprimerMerci Brigitte pour être venue faire un tour sur le blog ! sympa d'avoir laissé ton petit mot !
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