dimanche 17 mars 2019

Un soir ordinaire à Bodhgaya (Bihar)


l'entrée du grand temple de la Mahabodhi à Bodhgaya
Bodhgaya est une petite ville de trois mille habitants, mais des milliers de pèlerins y viennent chaque jour prier le Bouddha, qu’ils soient hindous ou bouddhistes, du Japon, de Corée, de Thaïlande, du Sri Lanka ou tout simplement de l’Inde. 
le joli petit marché derrière le grand temple

Dans le petit marché juste derrière, les moines achètent quelques fruits pour le soir, le marchand de thé sert les habitués, et bientôt les étals vont se vider, les tables se refermer, les fruits vont se remettre en caisse et en cagette.

Ici, le soleil ne se pavoise pas le soir de toutes les couleurs. Des couleurs, il y en a de partout et les drapeaux tibétains éclatent d’orange, de jaune et de rouge. Ici, le soleil ne s’éternise pas après 18 heures, il file en bas de l’horizon et toutes les loupiottes du temple de la Mahabodhi alors s’allument, des blanches, des vertes, des bleues.

Les pèlerins qui viennent d’arriver dans ce lieu saint, transportent des plateaux de fleurs, pétales de roses, œillets d’Inde et font le tour du temple en récitant leurs mantras. Dévotion, méditation, circumambulation.

Quelques moines s’attardent encore sur leur coussin une fois la tournée des moustiques terminée. Les micros des chefs de groupe se sont tus, le mitraillage des touristes-photographes aussi, enfin un peu de tranquillité pour se poser face au pipal, l’arbre sacré sous lequel le Bouddha a atteint l’Eveil.

L’enfant pèlerin s’est endormi en attendant sa mère qui essaie de récolter encore quelques pièces au pied des escaliers.

Des femmes papotent encore près de la pièce d’eau où le Bouddha, pris sous le déluge de la mousson, a été protégé par le grand naga, le roi des serpents, l’abritant sous son énorme gorge déployée.

Les derniers mendiants, estropiés, paralysés, esquintés de la vie, vrais ou faux, délaissent les entrées pour rejoindre leur bout de trottoir, leurs vieux chiffons, pour dormir bien cachés des moustiques, ensevelis sous leur couverture.
dernières bougies allumées...
plus personne, les drapeaux aux couleurs tibétaines claquent dans la tiédeur du soir

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