la société minière veut la place pour l'exploitation du charbon : on rase les villages, on déplace les populations |
Aujourd’hui, rude journée… nous allons dans des villages qui
viennent d’être détruits par TATA pour l’un, énorme industrie indienne et par
une entreprise minière du gouvernement de l’autre, mais les méthodes sont
identiques.
Nous sommes accompagnés par les leaders de l’opposition et
les chefs de villages qui font partie de la résistance aux sociétés minières.
Le premier village, détruit il y a trois semaines, va
permettre à la mine de s’agrandir encore plus. Les peuples tribaux vivant sur
ces terres envahies par les bulldozers et détruisant leurs habitations, leurs
cultures en moins de temps qu’il faut pour le raconter, ont été obligés de
partir moyennant une indemnisation ridicule, un bout de terre de 600 acres
(environ 150 m2) bien insuffisant pour vivre et 50 mille roupies, alors qu’il
faut environ 30 mille roupies pour une famille pour vivre correctement par mois
maintenant.
le lieu de la résistance, au milieu des ruines, avec quelques poussins qui courent |
le sourire de la maman, malgré tout, avec ce qui leur reste pour vivre comme des réfugiés |
Un irréductible tribal, qui ne s’appelle pas Astérix et qui ne
possède pas de potion magique, tente de résister avec sa femme et sa mère dans
un campement de fortune pour continuer à faire valoir ses droits et refuse de
céder son terrain. Mais jusqu’à quand ?
Un second village a été détruit il y a huit jours et là
aussi, ils sont quelques-uns uns à résister parmi les ruines malgré les
pressions physiques, morales, psychologiques énormes. On leur a coupé
l’électricité et l’eau, on les menace sans arrêt pour les faire partir.
il y a huit jours les bulldozers ont tout détruit |
Les droits de l’homme les plus élémentaires sont
complètement bafoués et tout le monde s’en fout. Seules quelques associations
luttant pour la justice et la paix, pour le droit à la terre, à la forêt et à
l’eau sont présentes pour les soutenir, mais jusqu’à quand ? Les sociétés
minières ont corrompu le monde politique, l’administration, la police et il
faut être prêt à mourir pour défendre ce qui est toute leur vie : leur
terre, leur maison.
les hommes brûlent les morceaux de charbon pour les rendre plus légers, c'est le coke qu'on avait quand on était petit avec le poêle à charbon |
Pour finir de nous démoraliser, nous allons sur le terrain
près des mines où les femmes et les enfants vont chercher des gros morceaux de
charbon pour les casser en tous petits bouts, les mettre en sac d’environ 50
kilos pour aller les livrer avec leur vélo surchargé jusqu’à Hazaribagh ou
Ranchi, marcher deux ou trois jours pour vendre en cours de route les sacs de
charbon qui permettront de faire la cuisine.
toute la journée, remonter de la mine et recommencer |
les femmes vont chercher illégalement de gros morceaux de charbon dans la mine à côté |
tout est cassé en petits morceaux |
préparation des sacs |
les sacs d'une cinquante de kilos sont bien ficelés sur le vélo prêt à partir |
Les enfants viennent avec les parents dans cette atmosphère
dantesque toute la journée, au loin les sirènes avertissent de la prochaine explosion, qui devrait se produire
à plus de deux kilomètres des habitations ce qui est loin d’être le cas. Nous
quittons les lieux, bien sûr nous avons pris des photos, bien sûr que tous les
travailleurs ne comprennent pas pourquoi et nous considèrent un peu comme
venant d’une autre planète.
terre de feu, terre de désespoir, ambiance suffocante, no future... l'angoisse pour nous, la pollution, la misère pour eux ! |
Nous allons essayer de faire quelque chose pour eux, une
pétition, peut-être internationale, maintenant nous savons, nous avons vu, nous
devons agir de notre côté. C’est notre toute humanité qui est bafouée par la
puissance de l’argent. Mobilisons nous pour le changement !
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