jeudi 26 novembre 2015

Datia



Je prends du retard dans l'écriture du blog, pas de possibilité de connexion internet parce que nous étions dans un lieu absolument charmant mais qui s'appelle Jungle Resort à Udaygiri. Plus perdu que ça, le crocodile te mange ! donc je mets à la date de la visite effective et non celle d'aujourd'hui le lundi 30 novembre, où nous venons d'arriver à Jabalpur. J'ai une charmante mini-suite dans mon hôtel et pourtant je suis obligée de taper sur mon ordinateur assise sur les escaliers, d'accord c'est du marbre, mais la connexion ne se fait pas dans la chambre ! 

Nous sommes dans l'état du Madhya Pradesh, le coeur de l'Inde
A 69 km de Gwalior et 34 km de Jhansi, situé sur l’axe Delhi-Chennai, Datia est mentionné dans le Mahabaratha comme Daityavakra. La vision du palais quand nous arrivons dans le village nous impressionne.
L'allure majestueuse et imposante du palais de Datia
Nous approchons par le village où la rue principale est décorée pour un mariage
une belle entrée de temple colorée avant de grimper au palais
Le palais du raja Bir Deo construit au sommet d’une colline avec sept étages à grimper nous promet déjà une belle vue bien sûr, toujours un peu embrumée. Puis un temple avec de belles fresques mogholes et le temple de Gopeshwar.

la vue du palais du côté de Sonagiri, lieu célèbre également
Le village fut au XVIIe siècle la capitale d’une principauté rajpoute. En montant au palais, nous nous arrêtons devant une petite pièce, et l’instituteur nous explique qu’il fait la classe à 70 élèves du village en alternance, gratuitement ! et nous demande de l’aider financièrement. Nous voyons d’ailleurs des livres qu’il utilise envoyés par des touristes de passage.
Marie in Paris... pour des jeunes enfants de Datia, quel dépaysement !
Nous prenons un guide local à l’anglais plus qu’hésitant mais son avantage est qu’il connaît le labyrinthe des 440 pièces et des 16 cours du palais ! Sinon nous risquions de nous transformer peut-être en futurs squelettes blanchis par les ans, car les touristes ne courent pas les escaliers dans ce lieu du Madhya Pradesh ! Il avait aussi la lampe qui nous a permis de franchir sans trop d’hésitation les escaliers bien sombres pour commencer la visite. 

L'imposante façade d'entrée

de nombreuses cours intérieures forment un dédale où il est facile de se perdre

de magnifiques passages avec des colonnes sculptées


Le pavillon central
Palais de style moghol, construit en 1620 par le raja d’Orchha, Bir Singh Deo, parfaitement symétrique, nous sommes agréablement surpris par la plutôt bonne conservation de nombreuses fresques et nous regrettons bien sûr que toutes ces pièces magnifiques, le salon de musique, la salle de jeu de la maharani, ne soient pas mieux mises en valeur.


très jolie fresque de danseurs et danseuses
quelques peintures murales qui sont de vraies miniatures
un très beau plafond bien conservé
En repartant, le plaisir de voir la vie du village, le laitier qui passe, se faire dessiner des arabesques sur le bras avec du henné, et repartir avec plein de couleurs dans les yeux !
C'est l'heure du laitier
pour les travaux de construction, plus facile de faire transporter
les briques par des ânes que sur sa tête !
e
en repartant du village belles couleurs qui m'attirent !

mercredi 25 novembre 2015

Gwalior, la perle de l'Hindoustan

Gwalior, deux millions d'habitants, grande ville avec circulation intense, petites rues encombrées pour la vieille ville, banlieue aux hôtels d'affaires tous climatisés à fond même quand la température est douce et idéale comme actuellement, mais comme on ne peut ouvrir aucune fenêtre... bref les économies d'énergie et l'écologie des habitats n'est pas encore pour tout de suite. Mais à part ça, il y a la fameuse citadelle sur son éperon rocheux, trois kilomètres de long, cent mètres de haut et qui domine la ville basse. Gwalior est connue pour ses universités et ses écoles de luxe pour fils de politiciens riches (forcément) et de maharajahs riches (forcément).
Nous allons découvrir ce fort construit par le maharajah Man Singh entre 1486 et 1516, en longeant une sorte de gorge étroite avec de grandes statues jaïnes taillées entre 1440 et 1480 à même le rocher et qui ont reçu quelques coups de masse sur le coin de la figure et même plus bas, petites habitudes (déjà !) des mogholes de passage.

127 statues et des grottes sculptées dans le rocher en bas de la citadelle
statues jaïn
la citadelle sur son éperon rocheux
vue générale du fort de Gwalior
notre petit groupe devant la façade avec les vestiges des faïences en émail bleu lapis
et vert jade, avec des frises de petits canards, de crocodiles et d'éléphants...

Le côté qui plonge sur la vieille ville avec la longue montée pour les éléphants
(ressemblance avec le fort d'Amber près de Jaipur)
Nous profitons d'un jeune guide parlant un anglais parfait et audible pour connaitre toute l'histoire, la grande et la petite de ce maharajah et de son habitation. Huit reines, classiques, enfermées et voilées, et une neuvième dont il tomba amoureux au cours d'une chasse et qui accepta d'être sa femme qu'à la condition qu'elle ne soit pas voilée, qu'elle ait sa propre maison et qu'elle aille à la chasse avec lui. La seule avec qui il a eu un fils pour assurer la succession de la dynastie. A l'époque le féminisme n'existait pas mais il y avait des femmes qui savaient ce qu'elles voulaient...

Nous passons deux bonnes heures à visiter les nombreuses pièces, à imaginer les reines derrière leur balustrade de pierre ajourée  à regarder les danseuses ou les chambres ornées de bougies, de tentures, de tapis, avec des musiciens. Mais il y avait aussi de bien sombres souterrains...

Nous poursuivons la visite avec les très beaux temples du XIe siècle, de Sas Bahu (belle-mère et bru) magnifiquement sculptés. Temples vishnouïtes mais ressemblant à des temples jaïns. Là aussi, les armées du sultan de Delhi ont fait quelques ravages sur les visages des sculptures lors de la prise du fort en 1526.

les beaux temples vishnouïtes au bord de la falaise

En face le temple de Teli-ka-Mandir, le temple des marchands d'huile avec une architecture un peu originale tout en hauteur (32 m) qui aurait été construit au IXe siècle par un empereur à l'occasion de son mariage et qui servait d'initiation amoureuse (en bref, trois jours de stage, le 1er pour les positions, le 2e pour initier le mari et le 3e pour la femme). Et après ? Le bonheur...
Le Teli-ka-Mandir
et les ravages, ceux-là malheureusement pas dus aux temps

Une pancarte nous indique la direction d'un temple sikh, et bonheur du jour, c'est encore une grande fête aujourd'hui car c'est l'anniversaire de naissance du Guru Nanak. Foule, accueil for sympathique et invitation à déjeuner dans la communauté ! Repas simple, riz, lentilles et chapati, mais bien suffisant compte tenu des dîners super copieux que nous faisons !

Bandichor Gurudwara, logé et nourri avec sympathie !
l'immense réfectoire fort impressionnant qui accueille gratuitement tous les pèlerins
on nous a invité aussi à visiter les cuisines pour voir la fabrication des chapatis !
La vie au coeur des événements heureux et populaires qui se succèdent dans notre voyage ! Quelle belle opportunité de découvrir les différentes communautés et qui toutes savent accueillir l'autre, quel qu'il soit, avec fraternité. Quel exemple pour nous !

La suite de notre journée bien remplie dans l'article au-dessus au Jai Vilas Palace, à venir, je vais me coucher !



lundi 23 novembre 2015

Mathura

A Vrindavan pour se dire "bonjour !" on dit "Radhe radhe !" du nom de l'amoureuse de Krishna, mais à Mathura on va dire "Hare Krishna" car dans cette ville il est encore enfant et ne connaissait pas Radha sa future petite amie !

Mathura  est une ville de l'État de l'Uttar Pradesh, située à 50 km au nord d'Agra et à 125 km au Sud-Est de New Delhi,  Ancienne cité commerciale, religieuse et culturelle sur la route Est-Ouest de l'Inde du Nord, Mathura est encore un grand centre sur le plan commercial et une ville qui ne cesse de croître, avec une population de plus de 2 millions d'habitants.
C'est un important centre de pèlerinage car, selon la légende, Mathura serait le lieu de naissance de Krishna. Après Krishna adolescent et flirtant, nous remontons le cours de sa vie pour le voir bébé et jeune enfant, celui qu'on voit sur toutes les images avec un air coquin trempant ses doigts dans un pot de crême.

Nous allons nous promener à travers la ville, c'est plutôt tranquille par rapport à Vrindavan et nous en profitons pour descendre jusqu'à la rivière Yamuna et faire un tour en barque qui va nous mener devant un grand temple à Krishna au bord de l'eau.
bateau de pélerins touristes qui vont faire le tour des temples par la Yamuna
L'arrivée (colorée) sur la rive de la Yamuna devant le temple

Au bord de la Yamuna certaines viennent se laver, déposer une bougie ou tout
simplement faire un tour en famille
Que font-ils sur leur pilier ? ils jouent tout simplement aux échecs !

Nous repartons à notre embarcadère de départ avec la vue de nombreux
petits temples disséminés sur la rive

Puis nous allons à l'intérieur de la vieille ville nous perdre dans les ruelles, nous arrivent ça et là des musiques dans les oreilles et des senteurs de jasmin et d'épices dans les narines, la foule se presse vers le vieux temple, c'est un peu le délire à l'intérieur... tout le monde chante les mantras, danse quasiment s'il le peut compte tenu de la foule, lève les bras, l'ambiance est incroyable ! nous nous faisons badigeonner le front par les brahmanes de service, un coup de jaune curcuma en travers du front, un point de rouge safran entre les deux yeux, nous voilà marqués du signe de Krishna pour la journée et tout le monde saura que nous avons fait nos dévotions au grand temple !

dans les ruelles tortueuses de la vieille ville de Mathura
Nous allons à un autre temple sur une petite colline d'où nous avons une jolie vue et en montant les escaliers, petite surprise rigolote en voyant ce double antivol !
En bas du temple les chaussures sont bien gardées et le vélo ne peut partir en tongue !
En faisant le tour du temple, des pèlerins en profitent pour s'arrêter casser la croûte gratuitement, comme dans toutes les villes saintes. Il y a de nombreux ashrams qui accueillent et nourrissent tous ceux qui passent. Nous avons eu de nombreuses invitations tous ces jours et des fois nous regrettons de dire que nous avons déjà notre hôtel !
les sadhus viennent prendre leur déjeuner au passage
Un des nombreux temples à Mathura, superbe

femmes en pèlerinage

Depuis le temple, la vue sur Mathura
Au retour vers notre minibus, en passant la voie ferrée avec notre rickshaw-vélo, je ne peux m'empêcher de prendre la photo !
et quand on entend siffler le train ?




dimanche 22 novembre 2015

Vrindavan, Krishna et l'amour


Départ de Delhi à 8 h30 mais un immense défilé festif, musical, avec chars et chevaux blancs magnifiquement harnachés, Sikhs en orange et bleu avec leur sabre, petits enfants sikhs tout en blanc avec de beaux turbans rose bonbon, vient attirer notre attention et notre oreille car cela fait du bruit à défaut de musique… Je croyais que c’était un beau mariage mais les fanions au nom de Guru Nanak m’ont vite fait comprendre que c’était une grande fête pour les Sikhs.
Désolée pour la qualité de la photo c'est juste pour vous donner une petite idée
de ce que j'ai vu de ma fenêtre d'hôtel en vitesse avant de partir !
Et c’est parti pour Vrindavan où nous arrivons à midi. Blocage au beau milieu de la route à l’entrée de la ville, barrage de police, on n’entre pas dans Vrindavan, c’est la grande fête de Krishna ! Quelle chance nous avons de tomber sur autant de festivals et d’ambiance typiquement indienne ! Les policiers ne veulent rien savoir pour nous laisser passer, on ne va qu’à l’hôtel, tout est réservé déjà, s’il vous plait (ou je vais me fâcher semble montrer notre chauffeur…) et nous passons ! effectivement notre hôtel, Kridha Residency est juste à l’entrée de Vrindavan et on ne gênera personne !
Lunch à l’hôtel et nous partons à la découverte des temples. Comme ils n’ouvrent qu’à 16 h 30 nous nous laissons vite embarquer dans le flot des pèlerins qui font une circumambulation tout autour de Vrindavan (la distance varie entre 7 et 15 km en fonction des gens rencontrés) mais il y a du monde, parents, enfants, handicapés, vieillards, tout ce monde marchant pieds nus.
Quelques photos prises le long de la route qui fait le tour des temples :
partout où il y a la fête, il y a des enfants... et des petits manèges qui font leur joie !

le long de la route, les pèlerins peuvent manger gratuitement
Tout le long du chemin, des achats à faire, et on en voit de toutes les couleurs !

des femmes achètent des cannes à sucre.

 Après notre petit tour de route nous remontons pour l'ouverture du temple de l'Amour ! on ne va pas rater ça... Une fois entré, apparaît une sorte de crêche monumentale avec des mises en situation de la vie de Krishna à Vrindavan (il y a plus de cinq mille ans quand même !)

Krishna est une divinité centrale de l'hindouisme. Dans la plupart des traditions hindoues, il est le huitième avatar (incarnation) de Vishnou. Pour les tenants du Gaudiya Vaishnavisme, il représente la divinité suprême à l'origine de toutes les autres. Krishna est la divinité la plus vénérée de l'Inde à l'origine de nombreuses sectes dédiées à son adoration. (Wikipedia)
Entrée du temple Prem Mandhir, ouverture à 16 h 30
Krrishna et sa bien-aimée Radha faisant de la balançoire (les Indiens adorent ça)
entourés de petits lapins et de jolies bergères (les gopies)
 Jeune homme, il persuade son beau-père et les autres vachers de Vrindâvana de ne plus vénérer le dieu Indra, dieu de la pluie et des moissons, mais de faire à la place une pūjā au Mont Govardhana et aux vaches. Le dieu, irrité de ne plus être prié, déclenche un déluge mais Krishna soulève la colline et dit aux habitants du village de se réfugier sous elle où ils seront à l'abri et où tous leurs besoins seront satisfaits. Comprenant sa défaite, Indra se prosterne devant Krishna et implore qu'on lui pardonne son orgueil et sa colère.
Krishna soulève le Mont Govardhana d'un doigt
 Puis nous allons au temple suivant (il y en a cinq mille dans la ville, de toutes tailles), un des plus importants : ISKON « Association internationale pour la conscience de Krishna ». C'est un temple immense mais nous avons la chance de rencontrer un Français, qui fait partie de ce temple et qui va nous guider et nous expliquer un peu les traditions. Nous finirons la soirée avec lui en offrant notre lumière à Krishna et en chantant le mantra "Hare Rama, hare Krishna" bien sûr !

Une grande foule et une ambiance joyeuse pour offrir la lumière à Krishna
En sortant, de nouveau Krishna avec des effets de lumière qui danse sur le serpent Kaliya et vous avez toute l'histoire (mais en anglais !) ici !

Dans le parc du Prem Mandhir, la danse de Krishna sur le serpent Kaliya
 Avant de rentrer à l'hôtel pour le dîner, petit temps pour admirer le temple sous les couleurs changeantes des projecteurs !


La wifi n'est pas toujours présente, internet a des hoquets sérieux et il y a des coupures de courant fréquentes... donc désolée mais il n'y aura pas forcément une suite quotidienne, je fais de mon mieux !