le fort de Jodhpur tout illuminé pour le festival |
déjà l'entrée dans le fort nous prépare à la magie du lieu |
Après le raga du lac, me voici donc dans le fort pour
écouter avec un plaisir sans mélange de la musique persane. Un chanteur et
quatre musiciens iraniens, très intériorisés pour nous faire partager une
poésie que je ne comprends pas avec l’ouïe mais avec le cœur, tellement elle me
touche profondément dans ma sensibilité profonde.
Shiraz - Iran |
Cette musique semble mettre
comme une blessure à l’âme, une petite déchirure, une attente à peine
douloureuse. Ce n’est pas de la souffrance comme dirait le jeune Werther mais
une acceptation fatale de la mélancolie de l’existence qui donne une beauté et
une grandeur au chant.
Comme il est difficile d’exprimer ce que l’on ressent
lorsque c’est triste mais pas triste, romantique mais pas romantique, une
émotion que l’on savoure douloureusement avec enchantement.
la cour où se tenaient les musiciens iraniens |
Il nous faut laisser cette petite cour perchée quasiment en
haut du château pour rejoindre l’immense Zénana Deodi Courtyard où vont se
produire Mathias Duplessis et les violons du monde. Visiblement c’est LE
spectacle du festival. La foule arrive bien en avance, les chaises remplissent
tout l’immense espace et les projecteurs font passer les murailles du rouge au
bleu.
Mathias Duplessy et Aliocha |
Je ne connaissais pas Mathias Duplessy mais c’est
franchement un homme hors du commun, un fou dingue de musique, un taré de la
guitare, un omnubilé des sons nouveaux, inédits, surprenants. Il partage cette
folie avec trois autres musiciens : le Suédois Aliocha qui joue de l’ethnu
nuckelharpa, le Chinois Guo Gan, qui l’accompagne avec son instrument à deux
cordes le erhu, le Mongol Epi ou plus simplement Dandarvaanchig Enkjargal, qui
joue du morin khuur.
Guo Gan et Epi |
La soirée a été une folie, c’est peu dire… ils ont joué
ensuite avec Sabir Khan et son sarangi, avec toujours autant de plaisir. Et de
fait, pas eu envie de continuer la soirée pour rester dans cette ambiance
survoltée et innovante que Mathias Duplessy a su nous faire partager. Dommage
pour les musiciens suivants qui offraient jusqu’à minuit leur récital de chants
du Rajasthan
Tous les spectacles ont pu nous faire apprécier des
musiciens exceptionnels et qui ont tous su s’adapter pour jouer avec des
musiciens indiens qui eux aussi ont su prendre le rythme et l’ambiance de leur
partenaire.
Mathias Duplessy et les violons du monde |
Le lendemain pour Yom le clarinettiste, ébloui de la beauté
du lieu où il jouait au soleil levant, on a bien senti le plaisir et
l’attention bienveillante pour jouer ensuite avec un groupe de musiciens du
Rajasthan.
Yom exprimant son bonheur de jouer dans ce lieu extraordinaire. Quel artiste n'en a pas rêvé un jour ? |
Yom jouant avec les musiciens du Rajasthan |
Ce festival a été un véritable bonheur permanent qui m’a permis de découvrir de très nombreux talents dans des lieux choisis pour leur beauté qui ne pouvaient qu’inspirer admirablement les artistes présents.
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